Almine Rech Gallery a le plaisir de présenter riot rose summery, une exposition de nouvelles peintures de John McAllister. Avec cette capacité qu'il a de nouer de nouvelles connexions entre le passé et le présent, le motif et la profondeur, l'artiste a créé de grands tableaux rectangulaires représentant des vues d'intérieurs irradiés et givrés. Comme le suggère le titre de l'exposition, les images très intenses donnent lieu à des expérimentations audacieuses. La palette – limitée à quelques couleurs vives : rose, lavande et bleu pervenche – évoque la suspension, la rêverie et une sorte de vision nocturne. Avec cette série, McAllister continue à développer le travail commencé dans ses œuvres antérieures, le regard fixé sur les paysages et les intérieurs, et sur leurs interactions.

John McAllister est connu pour ses grandes peintures et panoramas qui évoquent les histoires du modernisme, du fauvisme et du post-modernisme. L'intensité optique de l'arrangement de la surface, du motif, de la décoration et des formes lapidaires construit des fines couches d'espaces qui sont intensément impactés. Les volumes généreux de la galerie permettent d'apprécier la sélection et l'arrangement des tableaux. Des expériences antérieures avec des paravents et des œuvres tridimensionnelles ont engendré de nouvelles textures inattendues. Avec cette nouvelle série de pièces murales, les rêveries trouvent des vues dans l'angle du jardin, un air à la fois de luxe et de maturité.

L'image d'une vue d'un intérieur domestique ou d'un paysage est une sorte de représentation pliée. Des angles, des coins et des motifs placent une situation au repos. Les espaces sont enchantés et dotés de liens d'attachement et de distraction. La contingence de nos expériences les plus intimes est rappelée au spectateur. L'arrangement des pièces suggère un éventail fragmenté de moments entre ordre et nature, un écho des vertus curatives de l'analogie.

Les tableaux jouent avec les notions de ce qui peut être agréable ou frustrant. McAllister fait jouer les surfaces entre elles, créant ainsi des moments de libération et de contraction. Influencé par Matisse, Bonnard et Braque, il s'inspire beaucoup de l'histoire de la peinture mais réassemble ces moments cités en les adaptant au monde de la relativité des objets et des contextes. Contre ces surfaces, des non-réalités géométriques se cognent contre des images familières telles que les motifs, les plantes et les arbres, afin de les « dé-familiariser » par des perspectives inhabituelles, des surfaces modulées et une palette surprenante de tons. Les plans principaux sont des masses colorées où les contours d'objets sont épinglés sur la surface d'une silhouette parfaite : synthétique, sculpturale et spontanée, l'image semble ivre.

Ces images qui apparaissent sont nourries par un répertoire complexe de vues, naturalistes, réalistes, touristiques, photographiques, urbaines ou encore pleines d'urbanité, fortement influencées par quelque chose qui est peut-être absolument sublime. Les vues sont superposées, contenues dans une série d'événements peints. Les compositions génèrent une suite continue de plans et de paysages qui évoquent des lieux, des objets et des perspectives. Fortement métaphorique, cette surimpression contemporaine décrit ce qui n'est peut-être pas du tout un paysage ou un intérieur. -Itza Vilaboy

John McAllister (né en 1973 à Slidell, en Louisiane, Etats-Unis) est titulaire d'un Master en Beaux-Arts du ArtCenter College of Design de Pasadena (2007), où il était boursier de la Fondation Joan Mitchell, et d'une licence en Beaux Arts de l'Université du Texas à Austin (1999). Depuis 2008, son travail a été présenté dans plusieurs expositions individuelles internationales. Parmi les expositions de groupe les plus récentes, on peut citer « The Shell (Landscapes, Portraits, & Shapes), a show by Eric Troncy », galerie Almine Rech, Paris, (2015) ; « L’Almanach 14 », Le Consortium, Dijon (2014) ; « Don’t Look Now », commissariat 247365, New York (2014), et « American Exuberance », collection de la famille Rubell, Miami (2011). John McAllister vit et travaille à Northampton, Massachusetts.