La galerie Alberta Pane est heureuse de présenter dans son espace la quatrième exposition de l’artiste anglaise Gayle Chong Kwan.

Le titre Anthropo-Scene fait référence à l’exposition réalisée en 2015 au Bloomberg Space à Londres dans le cadre du programme “The Homecoming” dans lequel quatre projets d’artistes ont été sélectionnés, afin d’explorer et de réagir à l’histoire et à l’architecture de la ville de Londres.

Anthropo-scene est une installation multi-dimensionnelle qui s’intéresse à l'environnement bâti, les strates et les déchets urbains.

C’est à partir de bâtiments désaffectés et des déchets de la capitale britannique que l’artiste créée de grands panoramas photographiques, mêlés à des installations rappelant des rangements archéologiques de différentes tailles. Gayle Chong Kwan réunit des objets et des matériaux contemporains, historiques et archéologiques, juxtaposant les fouilles et les chantiers, les ruines et les constructions neuves, et confondant leur chronologie afin de remettre en question ce que nous laissons sur terre.

En 2002, le chimiste Paul Crutzen récompensé par un prix Nobel, a suggéré qu’en raison de l’accroissement de la population humaine, et de l’activité économique, nous avons quitté l’Holocène (période de transition entre le Pléistocène et les temps actuels), pour entrer dans une nouvelle époque géologique: l’Anthropocène. En 2008, l’Anthropocène a fait l’objet d’une proposition auprès de la commission de stratigraphie de la société géologique de Londres pour devenir officiellement un élément important dans les changements géologiques. Ce changement dans la relation entre l’homme et la nature complique davantage les distinctions faites entre l’artificiel et le naturel, le réel et l’imaginaire, ce que soulève ici cette installation.

La nature nous offre des moyens pour vivre, et selon la hiérarchisation de nos besoins, nous construisons des villes : la transformation de matière en énergie étant nécessaire à l’action et donc à la création. L’artiste nous rappelle l’importance de nos besoins les plus essentiels et comment chaque création humaine dépend finalement des ressources que nous apporte la nature.

Les œuvres de Gayle Chong Kwan attestent de l’impact du gaspillage sur nos vies. Le gaspillage n’est pas seulement une « rupture de l’ordre », comme le définie Lord Palmerston au milieu du XIXe siècle, il constitue une position secondaire, dénigrée dans une classification spatiale dominée par des oppositions binaires : le propre et le sale, les recherchés et les rejetés, l’intérieur et l’extérieur.