Dans le cadre de l’année internationale de la chimie, le Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris consacre une exposition, du jusqu'à le 10 octobre 2011, à la place de cette discipline, essentielle dans l’enseignement donné dès l’origine au Jardin des Plantes.

Ouvrages, manuscrits, instruments scientifiques, échantillons de substances chimiques retracent l’histoire de la chimie au Muséum; le de ses scientifiques depuis le début du XVIIe siècle.

Le Muséum national d’Histoire naturelle est l’un des berceaux de la chimie, puisque le Jardin royal, dès son origine sous Louis XIII, présentait les plantes médicinales, leurs usages et la recherche des principes actifs. Les premiers cours publics de chimie appliquée à la médecine y seront dispensés dès 1648. Buffon, intendant du Jardin à partir de 1739, crée le Cabinet d’Histoire naturelle et oriente les études et les enseignements vers l’Histoire naturelle dans toute son étendue. Un public considérable se presse aux cours de chimie de G.F. Rouelle, encyclopédistes (Diderot), économistes (Turgot), magistrats (Malesherbes), philosophes (Rousseau), et les grands chimistes de l’époque révolutionnaire : Lavoisier, Macquer, Darcet… A la fin du XVIIIe siècle, le succès est tel que l’ancien amphithéâtre ne suffit plus, ce qui décide Buffon à lancer la construction de ce qui est aujourd’hui le Grand Amphithéâtre du Muséum.

Lors de la Révolution française, le Jardin du Roi devient Muséum d’Histoire naturelle. Deux chaires de chimie sont créées. C’est le temps de la révolution chimique introduite par Lavoisier et que Fourcroy enseigne au Jardin : Vauquelin découvre le chrome à partir d’un échantillon des collections de minéralogie ; Chevreul isole, caractérise et nomme le cholestérol en 1813, les principaux acides gras entre 1813 et 1818, et explique la saponification. Ses travaux sur les couleurs influenceront les peintres néo-impressionnistes, mais aussi des artistes du XXe siècle comme les Delaunay.

Le milieu du XIXe siècle voit la naissance au Muséum, sous l’impulsion de Fremy, d’une école de chimie gratuite qui forme 1400 élèves parmi lesquels Moissan, Verneuil, Becquere. Elle ferme ses portes en 1892. Arnaud, qui succède à Chevreul, développe des recherches en chimie végétale ; il sera notamment à l’origine d’un médicament cardiotonique élaboré à partir d’une plante du genre Strophantus.

Aujourd’hui, la chimie au Muséum est toujours tournée vers les molécules d'origine naturelle. Elle est orientée vers l'écologie, avec l’étude des substances naturelles impliquées dans les interactions entre micro-organismes et organismes animaux ou végétaux : interactions plantes / champignons pathogènes, champignons endophytes, interactions bactéries / organismes marins, bactéries de l’écosystème intestinal… Des recherches sont également menées dans le cadre de collaborations internationales sur les plantes médicinales ou toxiques, afin de découvrir les molécules responsables des effets observés. Cette exposition virtuelle, prolongement l’exposition, permet d’approfondir l’histoire de la chimie au sein du Muséum national d’histoire naturelle.