Anticiper le financement et l'organisation de ses obsèques de son vivant permet de soulager ses proches dans un moment difficile. À cette occasion, est-il nécessaire de recourir à l’assurance ? Pour éclairer votre lanterne, nous traiterons la question du financement des obsèques en 3 parties :

  • Le droit à de belle funérailles !
  • Avant de signer une convention obsèques…
  • Comment financer ses funérailles ?

"L'affaire la plus importante de la vie, c'est d'avoir de belles funérailles."

N’en déplaise aux tenants de la transmigration, près de 5 millions de Français ont souscrit un contrat d’assurance obsèques, à ce jour… Pour une poignée d’euros par mois, certains prélevés, ont-ils tenu, ce faisant, à théâtraliser leur disparition, faute d’avoir été les metteurs en scène de leur naissance ?

Ainsi, année après année, près d’un demi-million de citoyens1 ne peut résister (succomber, oserais-je) au besoin de scénariser leur départ terrestre vers l’au-delà. Parmi eux, on trouvera un certain nombre de seniors, abandonnés dans des EHPAD et dans des maisons de retraite privées, et qui, doutant de la solidarité intergénérationnelle, craignent de moisir dans un cercueil low-cost, en carton recyclé... ou de tomber dans l’oubli(ette) d’un jardin anonyme du souvenir (sic). Une décision personnelle qui confirme un proverbe chinois prétendant que "L'affaire la plus importante de la vie, c'est d'avoir de belles funérailles."

Comme on peut le voir dans le tableau ci-dessous, le recours aux services funéraires2 est corrélé à l’évolution de la mortalité humaine.

Cela dit, les sociologues vous diront que le cotisant n’a pas de profil type, que son âge moyen est de 66 ans et qu’il est majoritairement de sexe féminin (70 %). Le taux de pénétration de ce produit spécifique par sa destination, simple en apparence, est remarquable, sachant que le recours à un service de pompes funèbres à la suite d’un décès est obligatoire en France3. Ainsi, près de 30 % des plus de 65 ans, ont souscrit un contrat de prévoyance obsèques, selon l’un des deux types de formules suivants :

1° Le versement d’un capital aux proches du défunt pour régler uniquement les frais d'obsèques, laissant le soin au bénéficiaire d'organiser les funérailles comme il l'entend.
2° Le préfinancement de prestations et de services, en sus du capital souscrit, en vue de l'organisation de la cérémonie des funérailles, déchargeant ainsi les proches du défunt des détails pratiques liés à la cérémonie (transport du corps, marbrerie et soins au défunt, entre autres).

Ne pas oublier qu’une convention obsèques est un contrat d’assurance sur la vie, soumis au Code des assurances (articles R111-1 à R541-1) !

Pourquoi un tel engouement mortuaire pour cet ultime sinistre, alors que certains médias et des associations de consommateurs, davantage portés à justifier les impulsions d’achats inutiles des « bobos », sont, néanmoins, impuissants à persuader les souscripteurs que ces contrats sont, en moyenne, perdants sur toute la ligne ? Ils ont beau ressasser que le capital versé par l’assureur après le décès serait le plus souvent inférieur aux cotisations prélevées (sic), l’argument, assurantiellement anti-mutualiste, ne freine point l’ardeur populaire ! La preuve sans doute qu’on ne compte pas lorsqu’on a conscience qu’on ne comptera plus un jour4 !

C’est que la convention obsèques est l’ultime contrat à terme qui en possède un et également une aubaine commerciale pour les distributeurs, les pompes dites funèbres, les marbriers, les fleuristes et les assureurs5, qui mettent à disposition du chaland leurs experts funéraires (sic) pour l’accompagner au cours de son dernier voyage sans bagages, ainsi que ses proches désorientés !

Notes

1 On compte près de 600 000 décès par an en France d’après l’INSEE. Ce chiffre sera amené à augmenter d’ici 2050, en raison du vieillissement de la population.
2 1 600 décès par jour sont traités par l’une des 4 000 entreprises du secteur des services funéraires.
3 Cf. le Code général des collectivités territoriales (CGCT).
4 Le prix moyen d’une inhumation en France varie de 3 500 € à 4 000 €. (Pour une concession perpétuelle au cimetière du Père-Lachaise, le tarif était en 2020 de 7 484 € pour 1m2, de14 968 € pour 2m2 et par m2 supplémentaire (source : Association française d’information funéraire).
5 Le marché français des pompes funèbres est estimé à 2,5 milliards d’euros par an. Il est en croissance depuis 15 ans avec une marge de 8 à 20 %. (Cf. L’assurance obsèques.fr).