Le naufrage sociétal et le rempilage des conditions d’admission au « UB40 », qui donne son nom à un groupe de musique que tout le monde connaît déjà sur les ondes et les bacs à vinyles !

Pour faire simple, à l'époque, je squattais une maison à Studland Street, dans le borough de Hammersmith et Fulham road. Je partageais cette maison avec des artistes, une musicienne (batteuse) de Montreux (son surnom : Phil, comme Phil Collins), elle vivait illégalement depuis des années et percevait l'allocation de base du job seeker's allowance au Job Center, elle travaillait parfois sous une fausse identité car expulsable, étant suissesse. Il y avait Jean de Rueda (écrivain) : sa sœur était mariée à un anglais, et puis un peintre des Pays-Bas, qui louait une pièce pour ses peintures, et il y avait aussi un New Yorkais, Nico Hughes, un half-cast, c'est à dire métis de père gospel et de mère allemande (décédée d’un cancer). Leur groupe de musique avait pressé un CD ou un master pour les PR (relations publiques) des majors labels.

« Nico and the beautifull »

À l'époque, je couvrais les manifestations telles que « Greenpeace », « The Criminal Justice Bill », j'ai perdu tous mes clichés en partie, je les ai expédiés en A.R. à un groupe de presse pour lequel je collaborais, mais je surfacturais mon travail en qualité de photographe de presse, avec une carte de presse (journal).

Après une discussion avec Nico, il me demanda d'être son attaché de presse, alors que je ne connaissais personne dans le milieu artistique de Londres. Ils faisaient des gigs, c'est à dire des concerts dans les pubs (bars) et dans des salles de concert, comme Hammersmith Riverside, en seconde partie de George Benson. Ce fût un échec pour eux et pour moi, malgré l'attirance d'une major company (Island records uk). Ensuite, j'ai décidé de quitter le squat et de m'inscrire au Job Center, ainsi je n'avais plus de responsabilités envers une tierce personne, ni en France, ni en Angleterre. Je bénéficiais de l'allocation retour à l'emploi aux Assedics, et comme j'étais expatrié au Royaume-Uni et qu’internet n'existait pas encore, j'ai perdu mes droits. À plus tard la suite de l'anecdote wizardienne…

Anecdote ou utopie ?

Mes ami(e)s m'ont toujours dit que j'étais « écrivain-journaliste », je n'y croyais pas, je leur répondais sèchement "Go and enjoy yourself", ou, pour être poliment adroit, je répondais "God bless you" devant Buckingham Palace, et la Chambre des Députés (Parlement) à la sortie en entendant carillonner Big Ben, non loin de la Tamise, dans laquelle j'aurai perdu pied ou fait une hémorragie cérébrale en hiver. Cette forme de moue artistique déliait les langues des riverains dans ce borough, tout le monde ou presque s’intéressait de près ou de loin à notre équipée musicale, ce n’est qu’après coup que les jalousies prirent de l’ampleur, surtout au sujet de Nico…

Ce jeune artiste sans permis de travail et qui vivotait depuis deux ans dans cet arrondissement londonien fît déborder et changer les humeurs quotidiennes des parts avoisinantes du squat qui brillait par son aspect artistique. Ceci est une vraie histoire, et non un rêve ou un caprice d’enfant ! La salle de répétition installée au sous-sol de cette maison laissait entendre des sons de guitare et de basse, ainsi que Phil à la batterie et Nico au chant et guitare, avec la participation de Val toujours à la guitare électrique. Cette emphase et coloration musicale mixée en dizaine de morceaux sur un album (CD) leur a valu les applaudissements des invité(e)s, sur la guest list, et n’oublions pas non plus cet autre personnage clé du groupe, un ex-chauffeur de bus rouge, comme il y en a à Londres à deux étages, et qui, lui aussi, performait à la guitare !

Ce naufrage idyllique et artistique résista quelques semaines ou moins dans l’estrade de l’escalator musical, âpre circonstance et commitment d’un parfait label qui ouvrît les portes du destin concordant à leurs valeurs et euphories dans une régularité et performances d’artistes peu connus, et, par ignorance du grand public, se séparèrent après un dernier pot final avec les groupies venues célébrer le départ de Nico pour rejoindre New-York City, et la dispersion des membres de ce groupe régional.