Pendant des milliers d'années, l'architecture a incarné l'idée d'une continuité en perpétuelle évolution. La plupart des bâtiments de l'histoire architecturale n'existent plus aujourd'hui sous leur forme originale, en effet ils ont été continuellement transformés au fil du temps.

De cette façon, ils ont pu durer plus longtemps que les cycles de l’histoire et remplir successivement différentes fonctions, des fonctions pour lesquelles ils n'avaient pas forcément été conçus à l'origine. Aujourd'hui, cependant, la durée de demi-vie de l'architecture est en rapide décroissance. Si la fonction d'un bâtiment ou son propriétaire change, on a de plus en plus tendance à démolir le bâtiment et à le remplacer par un nouveau projet architectural.

Cela crée non seulement des problèmes environnementaux et économiques supplémentaires, mais aussi de graves pertes d'identité dans des structures spatiales en évolution. Dans le contexte d’un examen critique de cette culture de gestion jetable de l’espace, de plus en plus d'architectes explorent aujourd'hui le potentiel de transformation des bâtiments et découvrent leur propre potentiel poétique et le champ expérimental de la réinterprétation spatiale et fonctionnelle du bâti.