Apres une série d’expositions consacrées au dessin contemporain qui ont permis de mettre en exergue le lien paradigmatique entre cette pratique et la performance, la galerie Vincenz Sala présente un ensemble de dessins d’Alberto Sorbelli.

Dans la sérié intitulée « Insecte», les dessins, exécutés à deux mains, au Bic, dans un geste chorégraphique -rappelons qu’Alberto Sorbelli est entré en art par la danse- présentent ce caractère performatif qui exige à la fois concentration tout en laissant une totale liberté au trait. D’étranges créatures complexes se déploient sur la surface du support, figurant un monde fantasmé.

La série intitulée « Confessions » est également le fruit de projections mentales auxquelles le motif de la fleur permet de donner une représentation qui réponde au désir d’Alberto Sorbelli de célébrer l’ambigüité et l’équivocité de l’image, son caractère allusif et métaphorique.

Visions de fleurs aux formes hybrides, fleurs-animal, fleurs sexuées, … Dans cette série récente de dessins montrés pour la première fois, Alberto Sorbelli s’empare avec audace de ce motif qui a constitué pour les artistes depuis toujours, cette « vision première essayée dans la fleur » évoquée par Odilon Redon.

A la délicatesse de ces dessins, au raffinement des couleurs qu’ils présentent, s’ajoute une énergie d’expression particulière. Elle répond au désir d’Alberto Sorbelli de restituer et de faire resurgir les images et leur qualité sensible présentes dans sa mémoire, « ces innombrables images entrées par la porte des sens » dont parle Saint Augustin.

Cette exploration du souvenir vise à ressusciter la quintessence des impressions passées éprouvées. Face à ces dessins le spectateur se tourne à son tour vers ses propres sens.

Alberto Sorbelli

Né à Rome en 1964. Vit et travaille depuis 1986 à Paris, Rome, New York et Mysore.

En 1969 Alberto Sorbelli est sélectionné pour la finale d'un concours national de dessin qui s'était réuni à Milan rassemblant les lauréats de chaque région Italienne, il a alors cinq ans.

En 1981 il entre à l'Accademia Nazionale di Danza di Roma. En 1983 il entre au master international de danse au Théâtre Romolo Valli à Reggio Emilia. Puis, fin 1984 il est engagé comme danseur pour l'opéra de Rome sous la direction Maïa Plissetskaïa jusqu’en octobre 1986 où il obtient une bourse pour étudier avec Peter Goss à Paris. En 1990 reconnu pour son talent de dessin il intègre l'atelier de Jan Voss et entre à l'école supérieure nationale des beaux-arts de la ville de Paris. En 1992, encore étudiant aux beaux-arts de Paris, Peter Halley l'invite à faire une conférence pour les autres étudiants. C'est en 1993 qu'il il met en scène le séminaire Esthétique de la prostitution avec la participation de : Claire Brunet, Alain Corbin, Jean-Claude Lebensztejn, Ghislain Mollet-Viéville..., ce qui lui attire l'intérêt des médias. Toujours étudiant, en 1994, il est invité à l'exposition Hiver de l'Amour au musée d'art moderne de la Ville de Paris pour mettre en place son projet : Club d'Hiver de l'Amour (œuvre censurée). Dans un entretien pour le magazine belge Alternatives théâtrales d'avril 2007, Alberto Sorbelli revendique que la censure de son œuvre a été obtenu volontairement grâce à sa réponse à la question posée par l'institution : « êtes-vous artiste ou prostitué ? ». Ce premier acte de censure contribue alors largement à un intérêt sur son œuvre parfaitement orchestré par l'artiste.

Il sera diplômé de l'école des beaux-arts de Paris en 1995 avec félicitations à l'unanimité, et interdit de réinscription en post-diplôme.