Gagosian Paris est heureuse de présenter une exposition de photographies de Peter Lindbergh couvrant une période de trente années. Il s’agit de sa première exposition personnelle à Paris depuis plus de dix ans.

Tout au long de de sa carrière, Lindbergh a puisé l’inspiration de ses photographies dans la danse moderne, les premiers films et photographies d’Allemagne et d’Europe de l’Est, ainsi que dans sa propre histoire, entrainant un langage photographique audacieux et fondamental. Avec un minimum d’artifice, une ligne simple, et une volonté d’improvisation; il permet au caractère inné et à la beauté naturelle de ses personnages féminins d’émerger.

Dans ses photographies éditoriales pour Vogue, Harper’s Bazaar, Interview et de nombreux autres magazines de renommée internationale, Lindbergh a—par son utilisation très contrastée du noir et blanc—remplacé le glamour théâtral et calculé par une approche de vérité. Placées dans des paysages à la fois ruraux et industriels, les femmes dans les photographies de Lindbergh se distinguent par leur beauté réfléchie et désinhibée mais aussi par leur maitrise d’elle-même. « Je ne pense pas que la beauté réelle puisse exister sans vérité—explique Lindbergh—cette idée discrédite les retouches excessives du monde actuel ».

Dans cette exposition seront exposées: l’image charnière « Wild at Heart » inspirée de la culture des motards et prise dans les rues de Brooklyn pour Vogue en 1991; l’image sans fioritures de Kate Moss réalisée pour Harper’s Bazaar en 1994 et inspirée des photographies emblématiques de Walker Evans consacrées au New Deal; mais aussi de magnifiques portraits de femme en movement—à la beauté austere—qui ne sont pas sans rappeler la danse moderne. Seront également exposés des portraits éditoriaux de mannequins parmi lesquels ceux de Kristen McMenamy et Uschi Obermaier, où les vêtements et le cadre sont secondaires par rapport à l’expressivité et au mouvement des sujets. Rompant avec l’idée du chic classique, en 1988, il a photographié six mannequins émergents –Karen Alexander, Linda Evangelista, Estelle Lefébure, Tatjana Patitz, Christy Turlington, et Rachel Williams, toutes vêtues de chemises d’homme blanches identiques sur une plage de Los Angeles.

Certaines images sont présentées pour la première fois à grande échelle: dans des gros plans de 1990, Linda Evangelista expire un nuage de fumée, transformant ses traits extraordinairement mystérieux en des abstractions nébuleuses; dans une image datée de 2000, Milla Jovovich y est photographiée dans un pull col roulé foncé, posant devant un arrière-plan noir, afin que son visage élégant et son regard fixe se détachent dans un fort contraste graphique. Fuyant les standards et les artifices établis de la photographie de mode, les photographies de Lindbergh sont remplies d’ingéniosité dans un état de vérité, et prises avec une grande sensibilité cinématographique.

Peter Lindbergh est né à Lissa, en Pologne en 1944. Parmi ses expositions personnelles, on compte : “Peter Lindbergh: Images of Women” au Bunkamura Museum of Contemporary Art, Tokyo (1996, exposition itinérante présentée également au Musée Hamburger Bahnhof à Berlin; à la Kunsthaus de Vienne; au Palazzo Delle Esposizioni, à Rome; au Musée Pouchkine, à Moscou); “Peter Lindbergh: Stories Supermodels,” au Ludwig Museum Schloss, Oberhausen, en Allemagne (2003); “Peter Lindbergh: The Unknown,” Ullens Center For Contemporary Art, Pékin (2011); “Peter Lindbergh,” FoMu, à Anvers, en Belgique (2011–12); et “Peter Lindbergh: Berlin,” à la Maison de la Photographie, à Lille (2013).

Lindbergh vit et travaille entre Paris, New York et Arles.