La Galerie du Forez, affiliée pour l'art contemporain de la galerie design-e-space, présente: Dan Hayon, Natalie Larsson et Tammy Trocki: "Le Charme Discret de l'Ordinaire".

L'exposition de photos intitulée "Le Charme Discret de l'Ordinaire", à la Galerie du Forez à partir du 11 octobre jusqu'au 13 décembre 2014, réunit trois photographes nés dans trois pays différents et que les hasards de la vie ont emmenés dans différentes parties du monde, mais dont les chemins se sont peut-être croisés à leur insu. Ce que ces trois photographes ont en commun c'est l'intérêt pour la capacité des images ordinaires à révéler des sens enfouis sous la surface des choses.

Les trois photographes utilisent tous des approches simples, parfois humbles, mais des techniques différentes. Dan Hayon fouille dans son "trésor" de vieilles photos (dont les négatifs ont été perdus il y a longtemps), ou alors il trouve des images sur l'Internet et les transforme en photographies en noir et blanc, avec une histoire profondément humaine à raconter. Natalie Larsson exploite la rapidité et la facilité d'un iPhone afin de capturer des images dont la vitalité avait fait une forte impression sur elle. Tammy Trocki prend de belles photos de la nature ou d'objets créés par l'homme, beau ou pas dans la réalité, et leur donne une aura artificielle, presque irréelle.

En fait, toutes les photos de l'exposition ont en commun une aura surnaturelle "à la Buñuel", qu'elle vienne sous la forme d'images pleines de sens racontant des histoires, comme les photos de Dan Hayon, ou bien sous la forme d'instants insolites, comme les photos de Natalie Larsson, ou bien encore au travers de "l'irréel" des photos de Tammy Trocki.

Dan Hayon est né et a fait ses études à Bucarest, en Roumanie, où il a obtenu un diplôme de l'Institut des Arts Nicolae Grigorescu. Après avoir vécu de nombreuses années en Israël, puis en Suède, il s'installe à Paris en 1992. Son activité de photographe a évolué en parallèle avec sa carrière en tant que graphiste et consultant. Les photographies de Dan ont été présentées dans de nombreuses expositions personnelles et de groupe, parmi lesquelles: une rétrospective de son travail à l'Institut Culturel Roumain de Paris en 2006, un one-man show à Stroud en Angleterre en 2007, une exposition personnelle à la Bibliothèque Municipale du Trocadéro à Paris en 2008, une exposition rétrospective à la galerie Dialog à Bucarest en 2009 et un one-man show à la galerie Carturesti à Bucarest en 2010. Le travail de Dan a été commenté dans la presse écrite et sur l'Internet dans des publications telles que NextLevel AG et Punctum. Punctum a choisi de se concentrer sur la série "My Russian Spam Beauties", dont 3 photos ont été sélectionnées pour figurer dans l'exposition en cours à la Galerie du Forez.

Voici comment Dan décrit son approche et son processus créatif: "Je collectionne des images, souvent sans savoir pourquoi et je les garde dans des "boîtes virtuelles" sur des disques durs; elles sont comme des feuilles de bloc-note. Parfois, les titres racontent l'histoire, parfois l'histoire se trouve entre les photos et c'est à ceux qui les voient de l'imaginer.

Les portraits de la série "Time Machine" sont parmi mes premières photos, des années 60, quand j'étais encore étudiant à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest. Je n'ai plus les négatifs. Quand j'ai quitté la Roumanie, je n'ai pu prendre avec moi qu'un tirage par image, sur papier de petite taille ORWO. J'avais perdu leur trace jusqu'au jour où je les ai retrouvés et les ai scannés. Quand je les ai regardés après toutes ces années, j'ai eu le sentiment que je m'embarquais sur une machine à explorer le temps...

J'avais reçu dans mes e-mails beaucoup de messages indésirables proposant des rencontres avec des jeunes femmes. Et puisque les messages étaient accompagnés de petites photos, j'ai décidé de les retravailler comme des polaroids -pour leur donner l'apparence de snapshots- et de créer des dialogues entre ces photos et les textes originaux, que j'ai gardés intactes avec toutes leurs fautes d'anglais. Le résultat a été la série "My Russian Spam Beauties"".

Natalie Larsson est née en Russie et vit en Espagne, où elle travaille en tant que photographe professionnel. Après avoir quitté sa terre natale, elle a passé un certain temps à Malte, puis elle a vécu de nombreuses années en Suède, avant de décider de s'installer en Espagne. Natalie a étudié la photographie à Berghs à Stockholm et a suivi le programme "Expert in Visual Art" à l'Université Miguel Hernandez à Elche en Espagne. Elle possède une maîtrise en photographie de EFTI, Madrid. Pendant les deux dernières années, elle s'est concentrée de plus en plus sur les vastes possibilités artistiques offertes par les outils photographiques simples que sont les téléphones, en particulier les iPhones.

Natalie décrit son "iPhoneography" de cette manière: "Au lieu de formuler mes sentiments en mots et de les écrire, je prends une photo. Les techniques de fabrication des images de basse résolution et l'édition facile avec les applications gratuites en font une expérience très directe et immédiate... J'utilise l'iPhone pour les qualités uniques dont il dispose, qualités qui correspondent à la nature brute et viscérale de mon travail. Je l'utilise pour augmenter mes techniques numériques de façon similaire à la photographie analogique. L'iPhone me donne une liberté et une spontanéité qui sont presque magiques".

Tammy Trocki est née et vit aux Etats-Unis. Son intérêt pour la photographie remonte à ses années d'université, quand elle a étudié la photographie en noir et blanc et a travaillé dans une chambre noire. Elle a enseigné la photographie en France, au cours d'un séjour à Clermont-Ferrand avec une bourse Fulbright. Tout en poursuivant une carrière dans la technologie et le management dans la région de Washington DC, elle a continué à consacrer du temps à sa passion pour la photographie. Elle a obtenu un diplôme de la Washington School of Photography, où elle continue à montrer son travail et parfois à enseigner.

Sa récente exposition de photographies à Garrett Park, Maryland était bien nommée "A Little Unreal". Elle décrit ses photos comme "allant au-delà du réalisme afin de saisir ce que je vois comme essentiel, surprenant, ou mystérieux dans la nature ou le paysage humain". Tammy dit de son travail: "Je trouve mes images photographiques dans des endroits souvent improbables –un parc à ferraille, le sol mouillé d'un parking, un marais, des reflets dans un canal. Je cherche à saisir dans la nature et les objets trouvés leurs rythmes et leurs sens, leur étonnante vitalité cachée".