La Galerie Almine Rech est heureuse d’annoncer la troisième exposition personnelle de Ziad Antar à la galerie, sa première en Belgique. Celle-ci comprendra des photographies et des vidéos offrant un aperçu unique de ses dernières pièces, ainsi que des travaux plus anciens, représentatifs de l’oeuvre de l’artiste dans son ensemble.

La création artistique de Ziad Antar est révélée par les contraintes qu’il s’est imposées, liées aux mediums utilisés, aux points de vues adoptés et aux espaces questionnés.

Face à une porosité des frontières, son discours se veut inscrit dans une dynamique d’interaction de lieux, de cultures, de mémoires et de disciplines. Les limites sont toujours présentes dans ses photographies, vidéos et sculptures, mais comment parvient-il à aborder, par de multiples va-et-vient, le champ du dehors (l’espace public) et le champ du dedans (l’espace privé), le passé et le présent, l’altérité et l’identité ? C’est à travers ces interactions que les limites s’ouvrent, que tout le processus identitaire tombe en faveur d’un ébranlement des frontières nationales et régionales, que les instances dirigeantes s’effritent devant la diffusion des signes et du discours artistique.

En plus des nouvelles oeuvres, jamais exposées, telles que les séries « Cactus », « Intensive Beirut » ou « Lebanese Policemen », l’exposition comprendra les vidéos « WA » (2004), « Des Oliviers » (2013) et « Saïda » (2013) ainsi que des travaux issus des séries « Beirut Bereft », « Portrait of a territory » et « Expired ».

Dans « Beirut Bereft », Ziad Antar examine les bâtiments abandonnés qui, devenus inutiles, sont les témoins scarifiés de la guerre et de l’impuissance étatique. Cette série provient d’une collaboration avec l’écrivain Rasha Salti, lequel documentait et dressait la carte de ces carcasses urbaines laissées à l’abandon. Le projet prit forme en 2006 après une rencontre entre l’auteur et l’artiste, ce dernier rendant compte visuellement des immeubles beyrouthins.

Réalisée lors d’une résidence à la Fondation Sharjah Art en 2012, la série « Portrait of a territory » montre un paysage des Émirats arabes unis marqué par l’empreinte de l’homme et par la découverte du pétrole, source d’opulence. Pour cette étude du développement éclair de l’immobilier et de son impact sur l’espace naturel, Ziad Antar a méthodiquement photographié le littoral de différents émirats.

Présentée au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône, la série « Expired » consiste en des images réalisées avec des pellicules périmées de films noir et blanc, découvertes dans l’ancien studio du photographe libanais Hashem El Madani. Utilisés avec un appareil photo également tombé en désuétude, ces films (périmés depuis 1976) ont donné le jour à des anomalies imprévisibles qui, tout en nuances, confèrent une dimension nouvelle aux sujets des tirages.

Né en 1978 au Liban, Ziad Antar vit actuellement entre Paris et Beyrouth. Il a obtenu un diplôme en ingénierie agricole à l’Université américaine de Beyrouth avant de se concentrer sur la photographie, la vidéo et d’autres médiums lors d’une résidence au Palais de Tokyo (2003) et d’un programme de troisième cycle à l’École nationale supérieure des beaux-arts (2003). Ziad Antar a participé à plusieurs expositions collectives dont « La Triennale – Intense Proximité » au Palais de Tokyo (2012) ; « Suspended Space » au Centre Pompidou (2011) ; la Biennale de Venise (2011) ; « Here and Elsewhere » au New Museum de New York (2009) ; et « Projection of WA » à la Tate Modern de Londres (2008). En 2012, une exposition organisée par Christine Macel lui est consacrée à la Fondation Sharjah Art. En 2013 et 2014, il présente des expositions personnelles d’abord à La Criée centre d’art contemporain puis au Musée Nicéphore Niépce.