La galerie Thomas Bernard - Cortex Athletico est très heureuse de présenter pour la première fois le travail d’Ignasi Aballí.

« [L’oeuvre] d’Ignasi Aballí va nous surprendre plus d’une fois. Parce qu’il regarde là où la vision est mise en doute, là où ce qui est audible s’entend à peine, là où ce qui est fortuit n’est pas seulement le fruit du hasard (...) Ou, comme le dit l’artiste lui-même, là où l’oeuvre est le support de ce qui est absent, de ce qu’il faut chercher ailleurs. (...)

[Ce travail qui] s’est construit avec la profusion et l’excès d’images et d’oeuvres qui saturent une culture à laquelle cet artiste ne cesse de se confronter (...) recherche d’autres façons de se rapporter à la peinture, à l’art en général. A partir des années 1990, la réflexion d’Aballí se focalise sur la complexité de la réalité – et du quotidien – à partir de la variété des nuances qui la composent. Par conséquent, on pourrait considérer son oeuvre comme une vision très particulière des questions comme celles du hasard, de la routine, de l’erreur, de la distance, du temps, de l’absence, de la disparition, de l’invisibilité, du silence, du vide, etc, des questions qui nous parlent de choses qui nous arrivent à tous et que, peut être sans nous en rendre compte, nous faisons tous les jours. (...)

L’harmonie qui existe entre Aballí et Perec, basée sur l’attention à ce que Perec appelle l’infra ordinaire – ou murmure de fond de la quotidienneté, [transparaît dans] (...) une investigation où l’humour n’est pas incompatible avec la réflexion. (...)

Derrière ces œuvres, c’est l’essence-même d’une recherche dont les limites sont aussi fines que celles qui existent entre ce que l’on voit et l’invisible(...) elles n’existent que là où tout est presque visible.»

Extraits du texte de Frederic Montornés, janvier 2015

Ignasi Aballí (Barcelone, 1958) a étudié les Beaux-Arts à l’Université de Barcelone.

Depuis les années 1990, il a notamment exposé au Drawing Center (New York), MACBA (Barcelone), ZKM (Karlsruhe), Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía (Madrid), Galerie Meessen-de Clercq (Bruxelles), Galerie Estrany de la Mota (Barcelone), Frac Lorraine (Metz), Centre National d’Art Contemporain Villa Arson (Nice), Fondation Maeght, (Saint-Paul de Vence), la Pinacoteca do Estado de São Paulo.

Il a également participé à plusieurs biennales internationales comme la 52ème biennale de Venise en 2007, la biennale de Sharjah en 2007 ou la 11ème Biennale de Sydney en 1998.

Ignasi Aballí a reçu le prix Joan Miró 2015 pour sa « réflexion aboutie sur les limites de la peinture et de la représentation, pour son attention méticuleuse aux conséquences significatives que peut générer le plus petit changement opéré dans une stratégie de re-signification, ainsi que pour son rôle de mentor auprès d’artistes plus jeunes ».

Une rétrospective de son travail depuis 2005 aura lieu au Reina Sofía (Madrid) en 2015 et une exposition à la Fondation Joan Miró en 2016.