À l’occasion de son tricentenaire, l’Opéra Comique s’associe au Petit Palais pour évoquer quelques-uns de ses plus grands chefs-d’œuvre créés au tournant des XIXe et XXe siècles, période la plus faste de l’institution. Près de 200 œuvres seront rassemblées autour de sept grands opéras conçus entre 1870 et 1902, dont la plupart sont aujourd’hui joués dans le monde entier : Carmen, Les Contes d’Hoffman, Lakmé, Manon, Le Rêve, Louise et enfin Pelléas et Mélisande.

Né en février 1715, à la fin du règne de Louis XIV, l’Opéra Comique est l’une des trois plus anciennes institutions théâtrales de France avec l’Opéra de Paris et la Comédie-Française. Après des décennies romantiques marquées par de grands succès mais également par un certain conformisme, l’Opéra Comique s’affirme sous la IIIe République comme l’une des scènes les plus inventives de la capitale. Compositeurs, écrivains, chanteurs, décorateurs, costumiers, metteurs en scènes, tous participent au renouveau du genre et du spectacle. La salle Favart où sont joués ces ouvrages impose également son caractère. L’étroitesse de la scène et la proximité avec le public font naître une interprétation tout en subtilité et en émotion qui ne vise pas le spectaculaire.

Ce sont à ces œuvres qui ont marqué la vie musicale française que l’exposition du Petit Palais a souhaité rendre hommage. Ainsi seront présentés des partitions originales, des tableaux, des costumes, des photographies, des affiches, des sculptures etc., rassemblés grâce aux prêts importants de la Bibliothèque nationale de France, du musée d’Orsay, et du musée Carnavalet entre autres. Le parcours s’attachera tout d’abord à quatre grandes créations qui ont marqué la salle Favart avant le terrible incendie du 25 mai 1887 : Carmen de Bizet puis les Contes Hoffman d’Offenbach, Lakmé de Delibes et enfin Manon de Massenet. L’incendie ainsi que la reconstruction seront présentés. Enfin le parcours s’achèvera par trois opéras, Le Rêve d’Alfred Bruneau et d’Emile Zola, Louise de Charpentier et enfin Pelléas et Mélisande de Debussy d’après la pièce de Maeterlinck. Ces titres démontrent tous que l’Opéra Comique était alors en France le rendez-vous des arts, des disciplines, des techniques et des esthétiques.

La scénographie plongera le visiteur dans l’univers du théâtre recréant la cage de scène et en évoquant la mobilité des décors. Le parcours donnera à voir mais également à entendre des enregistrements historiques par la mise en place de dispositifs audiovisuels comme le théâtrophone, qui permettait à l’époque d’écouter l’Opéra Comique de chez soi.