La Galerie Max Hetzler est heureuse de présenter une exposition de peintures et de dessins récents d’Yves Oppenheim du 11 juin au 25 juillet à Paris.

Jamais là où on l’attend, Yves Oppenheim, jouant sur les effets de répétition et de variation d’un langage formel abstrait, crée des espaces picturaux complexes et des harmonies chromatiques recherchées. Dans ses grandes toiles conçues sur ordinateur, les formes colorées aux contours le plus souvent clairement dessinés, comme découpées, se croisent ou se superposent. L’alternance entre textures opaques et transparentes offre alors un jeu optique et sensible aux possibilités infinies, incitant le spectateur à approfondir son regard et à passer du temps avec l’oeuvre.

« Mon travail est essentiellement un travail sur la couleur. Il y a une logique de la sensation colorée. Cela part d’un point du tableau auquel on s’accroche, puis on suit les cheminements de la couleur, qui rencontre d’autres couleurs, passe dessus, dessous, par des ombres, des épaisseurs, se transforme, etc. (...)

Le noir et le blanc doivent être là dans chaque tableau, pour permettre de situer et déterminer tout le reste. Un tableau est composé de plusieurs dizaines de couleurs différentes à chaque fois, mais aucune n’est là au hasard. (...)

Le principe de base, c’est que la lumière vienne toujours du fond. Il y a un échelonnement des plans colorés qui crée une structure, un espace abstrait. C’est comme une jungle, il faut écarter les branches et les lianes pour voir la lumière au fond. L’oeil circule en fonction des possibilités que la couleur offre en tant qu’espace. » (Yves Oppenheim, in Remember Everything, 2013)

Les oeuvres d’Yves Oppenheim peuvent évoquer tout autant le répertoire des collages de Matisse que la peinture américaine des années cinquante et soixante (Frank Stella, Mark Rothko, Barnett Newman...) Rejetant l’art comme processus, Oppenheim cultive une démarche sensible et libre, une quête poétique, essayant de s'éloigner du geste et du travail de la matière, si longtemps privilégiés.

Parallèlement à ses peintures, dont l’exécution est lente, Yves Oppenheim poursuit une démarche plus personnelle et spontanée dans ses oeuvres sur papier. La série de dessins à l’encre bleue présentée dans l’exposition vient apporter un contrepoint aux tableaux. Les gestes se libèrent, les formes sont plus organiques et évocatrices. Quelques éléments figuratifs s’y cristallisent dans des lignes enchevêtrées.

« Ce sont des dessins de sensations, de matières, de formes qui permettent de rattacher le travail à une réalité, à un moment de la pensée. Les dessins sont liés au plaisir, je les conçois comme des objets de rêverie, des espaces indéfinis, » dit Oppenheim, « c'est lié à la mémoire profonde. J'aime que cela agisse à plusieurs niveaux, je veux éviter à tout prix les oeuvres qui se dévoilent en un regard et qui se suffisent. J'essaie d'enfouir des choses qui interviennent sur le spectateur à long terme. » (op. cit.)

Yves Oppenheim, né en 1948 à Tananarive, Madagascar, vit et travaille à Berlin depuis le début des années 2000. Ses expositions passées ont eu lieu à Berlin (Galerie Max Hetzler, 2009 et 2005), Genève (Galerie Xippas, 2012), Vienne (Charim Galerie, 2014 et 2005), Lisbonne (Galeria Pedro Cera, 2014, 2009 et 2005), Athènes (Galerie Xippas, 2010 et 2007), Paris (Galerie Xippas, 2006) et Bruxelles (Galerie Xavier Hufkens, 2005).

Ses oeuvres font partie des collections permanentes de nombreuses institutions publiques dont le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le Centre Pompidou, Paris et le Carré d’Art Nîmes.