Initié en 2005, le projet « Datazone », véritable work in progress, se penche sur une actualité récurrente ou quasi inconnue des radars médiatiques. Au fil des années, Philippe Chancel trace une constellation de territoires emblématiques disséminés sur la carte du monde.

Inspiré du roman Interzone de William Burroughs et d’un principe d’écriture fragmentaire conçu comme un moyen de transgresser les frontières mentales par le cheminement labyrinthique de régions encore inexplorées, « Datazone » met en lumière les dérives actuelles du champ politique et social – dont les zones de tension souvent inextricables sont symptomatiques.

Philippe Chancel envisage Datazone comme un corpus global. Réalisé sur des territoires emblématiques des enjeux auxquels nos sociétés se trouvent confrontées, Datazone explore la complexité de ces paysages et leur donne une cohérence photographique qui n’écarte aucun genre : architecture, paysage, personnages, scènes de rues, espaces publics et privés. Ces catégories entremêlées nourrissent une vision synthétique et distanciée de situations proprement hallucinantes.

Neuf sites sont documentés à ce jour, de Port-au-Prince à Kaboul en passant par Fukushima, Barnaoul, Astana, l’Afrique du Sud, le Delta du Niger ou encore à plusieurs reprises en Corée du Nord. Philippe Chancel s’est rendu en début d’année à Dharavi en Inde et souhaite poursuivre et finaliser ce projet dans les deux prochaines années en visitant les quartiers Nord de Marseille, Nuuk au Groenland, la ville de Flint aux Etats-Unis ainsi que l’enclave espagnole de Mellila au Maroc. Chaque territoire fait l’objet d’un mode de présentation particulier qui tient compte des spécificités de chaque lieu et des problématiques rencontrées.