Backslash est heureuse d'annoncer Variables­, une exposition autour des travaux de quatre jeunes artistes récemment diplômés. Jeanne Briand, Valentina Canseco, Florian Mermin et Camille Raimbault investissent chacun un espace défini de la galerie à travers des installations exigeantes et spectaculaires, tout en intervenant discrètement dans le travail des autres. Ces différentes propositions offrent à la fois une immersion totale dans les univers singuliers de chacun et la possibilité de rencontres impromptues.

Le matériau pauvre, industriel, est au centre des recherches de Valentina Canseco. L'artiste propose des interprétations libres et des détournements de ces matières simples, tout en conservant à l'esprit les nécessités écologiques de notre époque en opposition à notre surconsommation. Elle met l'accent sur la richesse visuelle insuffisamment exploitée de cagettes de bois ou de rebus pourtant pérennes, à travers des dessins et des installations foisonnantes dans lesquelles se bousculent les notions d'auto-construction et du recyclable.

Le travail tout en poésie de Florian Mermin se dévoile dans des installations d'objets. Des murs de plantes transforment radicalement l'entre-deux étages de la galerie et sont accompagnés de sculptures en cire imitant la végétation. Plus loin, une pièce se pare de l'univers si singulier de l'artiste, remplie de chaussures à talons, moulages en cire de ses pieds, d'où s'échappent des fleurs fanées tel un étrange magasin à l'abandon, figé dans le temps.

Les oeuvres de Jeanne Briand immergent le spectateur dans des formes de verres soufflés dont s'échappe une bande sonore délicate créée par le souffle même de l'artiste enregistré en studio, auquel se mêle parfois le bruit de l'eau et de légères percussions. Ces « gamètes » proposent une nouvelle forme de vie et, par l'origine des sons émis, questionnent le spectateur sur l'artifice ou l'existence réelle de ces formes animées. Des barres perpendiculaires en acier, courant du sol au plafond, rythment ces corps en devenir et présentent une vision radicale et inflexible d'un monde encore inconnu.

La radicalité du travail de Camille Raimbault s'exprime dans sa série de « petites annonces » disséminées dans la galerie. Ces sculptures murales soulignent, avec un humour corrosif, l'espace public et les zones de passage jamais tout à fait vides. L'œuvre « Peinture fraîche » vient recouvrir l'entièreté d'un mur à l'exception d'une forme de post-it manquante que l'on retrouve plus loin. Ces œuvres transforment et sacralisent les objets du quotidien par le biais de matériaux nobles.