Présentée à la galerie Polka du 18 mars au 6 mai 2017, l’exposition « Reverb » est une proposition imaginée autour des premières séries de Nicolas Comment, photographe, musicien et auteur-compositeur. Les images dialoguent ici avec la littérature, la poésie et l’objet même qu’est le livre de photographies. Parmi ceux réalisés par l’artiste : « La desserte » (2001), « Le point » (2003), « L’oiseleur » (2003), « A*** » (2004), « Fading » (2006) et « Est-ce l’Est » (2008), sa romance berlinoise. Publiés aux éditions Filigranes, ils ont nourri cet accrochage inédit.

« A l’époque, je faisais beaucoup de vidéo. Ces livres étaient aussi liés, dans leur agencement, à ma pratique du montage. Parfois je me dis qu’ils contiennent les images fixes d’un film qui n’aurait pas été tourné. » La part aveugle d’un court métrage improvisé, nourri de photogrammes et d’inter-images, ces bandes noires mystérieuses impossible à déceler à l’œil nu. Au cœur de « Reverb », s’entremêlent de nombreux récits. L’occasion aussi, pour Nicolas Comment, de revisiter ses souvenirs photographiques en dépassant le cadre du recueil et en s’éloignant de tout ancrage ou de toute posture thématique.

Les images de « Reverb », gorgées de grain et de lumières intermédiaires, ont toutes été réalisées au moyen d’un boitier argentique, pour la plupart en France. Des forets du massif central aux cotes bretonnes. Sur la route, au bord d’un fleuve ou au sein de quelque maison secrète où dorment des odeurs particulières et mélancoliques, des papiers-peints merveilleux. La «réverbération » de Comment, c’est l’histoire d’une trajectoire dans l’espace et le temps. Le rêve, le verbe. Le reflet lumineux et la chambre d’écho. L’observation d’un signal et de sa trajectoire, entre le moment de la prise de vue et le moment de l’exposition. « J’ai relu et croisé les images, comme on pourrait le faire avec des mots et des rimes, afin qu’elles puissent dialoguer autrement, à la façon d’un poème. » Comme dans une mélodie improvisée ou dans un carnet de notes, à l’instinct. En bref, une sorte d’expérimentation, de journal intime. Les morceaux choisis d’un roman de Je, à situer entre les voyages sentimentaux de Laurence Sterne et celui de Nobuyoshi Araki.