La Fondation de l’Hermitage a le privilège d’accueillir les joyaux impressionnistes et postimpressionnistes de la collection Bührle. Composée de chefs-d’œuvre d’artistes incontournables des XIXe et XXe siècles, comme Champ de coquelicots près de Vétheuil de Monet (vers 1879), Le garçon au gilet rouge de Cézanne (vers 1888), ou encore Le semeur, soleil couchant de Van Gogh (1888), cette collection particulière compte parmi les plus prestigieuses au monde.

En dévoilant les trésors de la Fondation E. G. Bührle, la Fondation de l’Hermitage poursuit l’exploration des grandes collections privées suisses qu’elle mène depuis une vingtaine d’années, avec notamment ses expositions dédiées aux collections Weinberg (1997), Jean Planque (2001), Arthur et Hedy Hahnloser (2011), Jean Bonna (2015). Avec ce nouveau chapitre, c’est à une plongée dans l’un des ensembles les plus importants d’art du XIXe et du début du XXe siècle que l’Hermitage convie ses visiteurs. Rassemblées essentiellement entre 1951 et 1956 par l’industriel Emil Georg Bührle (1890-1956), les œuvres de la Fondation E. G. Bührle, à Zurich, sont d’une qualité prodigieuse. Elles seront présentées en exclusivité à l’Hermitage, où elles pourront être admirées une dernière fois dans l’atmosphère intime d’une demeure du XIXe siècle, semblable à celle du collectionneur. Elles seront ensuite montrées au Japon, avant de rejoindre, à l’horizon 2020, la nouvelle extension du Kunsthaus de Zurich.

A l’image de la collection E. G. Bührle, le cœur de l’exposition sera consacré à l’impressionnisme et au postimpressionnisme français, réunissant des chefs-d’œuvre de Pissarro, Manet, Degas, Sisley, Monet, sans oublier Renoir, et des pères de la modernité que sont Cézanne, Gauguin et Van Gogh. En préambule à ce voyage fascinant, deux salles viendront éclairer la manière dont ces tableaux s’inscrivent dans l’histoire de l’art européen. L’une sera consacrée au portrait, et montrera comment les impressionnistes s’insèrent dans la longue tradition de ce genre, de Hals à Renoir en passant par Ingres, Corot, Courbet et Fantin-Latour. L’autre réunira des toiles de Delacroix et Daumier afin d’illustrer l’influence du romantisme et du réalisme dans l’émergence de la peinture moderne. Ce parcours éblouissant s’achèvera à l’aube du XXe siècle, avec des œuvres incontournables des nabis (Bonnard, Vuillard), des fauves (Braque, Derain, Vlaminck) et de l’Ecole de Paris (Modigliani, Picasso, Toulouse-Lautrec).

L’exposition accordera également une attention particulière à l’histoire de cet ensemble hors du commun qui incarne le goût d’un collectionneur au milieu du siècle dernier. Une salle sera ainsi consacrée aux documents d’archives et aux résultats de la recherche approfondie que la Fondation E. G. Bührle mène sur ses fonds depuis plus de douze ans, permettant de comprendre le parcours historique, parfois complexe, de certains de ces chefs-d’œuvre.