Gagosian est heureuse de présenter «Helen Frankenthaler: After Abstract Expressionism, 1959–1962». Première exposition majeure de l’oeuvre de Frankenthaler à Paris depuis plus de cinquante ans, elle comprend des peintures et des œuvres sur papier qui, pour la plupart, n’ont pas été exposées depuis le début des années 1960.

Avec quatorze peintures et deux œuvres sur papier, l’exposition explore un ensemble radical et moins connu de son œuvre, s’attachant à la toute fin de la période de la carrière de Frankenthaler présentée lors de l’exposition «Painted on 21st Street: Helen Frankenthaler from 1950 to 1959» à Gagosian West 21st Street, en 2013. Les œuvres présentées dans l’exposition de 2013 révélaient l’invention de la technique de Frankenthaler consistant à verser et à appliquer de la peinture diluée à la térébenthine afin qu’elle détrempe la toile brute. A l’inverse, la présente exposition révèle son retour délibéré à l’improvisation gestuelle propre à l’Expressionisme Abstrait, comme un moyen de faire avancer sa pratique. John Elderfield, empruntant le terme au critique et poète James Schuyler, dénomme le premier ensemble de peintures datant de 1959–60 «think-tough, paint-tough [pensée dure, peinture dure]», caractérisé par une échelle imposante et un travail au pinceau vigoureux et expressif. Parmi ces peintures, on peut compter l’œuvre aux allures murales, First Creatures (1959), librement peinte, et paysage abstrait et indéterminé exposé ici pour la première fois ; ainsi que Mediterranean Thoughts (1960), dans laquelle des boucles d’écheveaux de peinture versée créent des partitions de tailles variées, de nombreuses étant remplies, ou presque remplies, avec plusieurs différentes couleurs, laissant peu de toile à découvert.

À partir de 1961–62, Frankenthaler a évolué pour réaliser des peintures plus discrètes et plus calligraphiques. Coïncidant avec ses premières incursions dans la gravure, les peintures graphiques telles que Italian Beach (1960) et May Scene (1961) emploient une économie de lignes rarement observée dans ses premières œuvres. Leur simplicité est intensifiée par des espaces de toile laissés nus, plus importants que ceux des peintures des années 1950. Sur certaines toiles de cet ensemble, les surfaces négatives brutes sont formées telles des silhouettes de cygnes. Lorsque cette imagerie est apparue dans son œuvre, Frankenthaler l’a adopté en disant «à un moment j’ai reconnu une forme ressemblant à un oiseau—j’étais prête—et je l’ai développé à partir de là».

Ils’agit de la quatrième exposition de l’œuvre de Frankenthaler présentée par Gagosian, après «Painted on 21st Street: Helen Frankenthaler from 1950 to 1959», New York (2013); «Helen Frankenthaler: Composing with Color: Paintings 1962–1963», New York (2014); et «Line into Color, Color into Line: Helen Frankenthaler, Paintings, 1962–1987», Beverly Hills (2016).

L’exposition est accompagnée d’un catalogue bilingue, entièrement illustré, comprenant un nouvel essai de John Elderfield.

Helen Frankenthaler (1928–2011), dont la carrière couvre six décennies, a longtemps été reconnue comme l’une des grandes artistes américaines du vingtième siècle. Elle était éminente parmi la seconde génération des peintres américains abstraits d’après-guerre et est largement créditée pour avoir joué un rôle pivot dans la transition de l’Expressionisme Abstrait vers le Color Field painting. À travers son invention de la technique du soak stain, elle a étendu les possibilités de la peinture abstraite, référençant parfois la figuration et le paysage de manière unique. Elle a produit un ensemble d’œuvres dont l’impact sur l’art contemporain a été profond et continue de croître. Ses œuvres font partie de collections muséales et privées dans le monde entier, et son travail a été le sujet de trois expositions monographiques majeures ainsi que de nombreuses expositions institutionnelles, dont «Helen Frankenthaler: Paintings», The Jewish Museum, New York (1960); «Helen Frankenthaler», Whitney Museum of American Art, New York (1969, exposition itinérante ayant voyagé à la Whitechapel Gallery, Londres; Orangerie Herrenhausen, Hanovre; et Kongresshalle, Berlin); «Helen Frankenthaler: A Paintings Retrospective», Modern Art Museum of Fort Worth (1989–90, exposition itinérante ayant voyagé au Museum of Modern Art, New York; Los Angeles County Museum of Art; et Detroit Institute of Arts); «Helen Frankenthaler: Prints», National Gallery of Art, Washington, D.C. (1993, exposition itinérante ayant voyagé au San Diego Museum of Fine Arts; Museum of Fine Arts, Boston; Contemporary Arts Center, Cincinnati; et Machida City Museum of Graphic Arts, Japon); «Frankenthaler: Paintings on Paper (1949–2002) », Museum of Contemporary Art, North Miami, FL (2004, exposition itinérante ayant voyagé à Edinburgh Royal Scottish Academy, Ecosse); «Against the Grain: the Woodcuts of Helen Frankenthaler», National Gallery of Australia, Canberra (2005); et «Giving Up One’s Mark: Helen Frankenthaler in the 1960s and 1970s», Albright-Knox Art Gallery, Buffalo, NY (2014–15).