La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter The Endless Second, la première exposition en France de Ni Youyu. Né en 1984, dans la province du Jiangxi, il est l’un des artistes chinois les plus représentatifs de la jeune génération s’attachant à redécouvrir l’héritage de la tradition esthétique chinoise.

Ni Youyu explore des supports et des médiums variés. Tout en mélangeant très librement les concepts artistiques traditionnels et modernes, orientaux et occidentaux, l’artiste propose une critique singulière des systèmes qui sont à l’oeuvre dans le monde de l’art : « d’un côté, mon travail rend hommage ; de l’autre, je veux aussi être désobéissant ». Le thème de la perception du temps et de l’espace joue également un rôle central dans son travail.

L’exposition The Endless Second révèle un ensemble d’œuvres récentes (2016 - 2017) présentant une multitude de matériaux et de techniques tels que la gravure sur bois, l’acrylique sur toile, la photographie, la poudre de craie ou la pierre.

Avec la série des Water Washed Paintings, Ni Youyu a développé une technique utilisant un processus pictural particulier. Il recouvre prélablement ses toiles d’acrylique doré puis de couches noires. Il pulvérise ensuite une très grande quantité d’eau afin d’éliminer différentes strates jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les contours précis d’un dessin. L’eau devient ainsi un second pinceau. Ces toiles contrastées présentent des motifs évoquant des éléments naturels, comme des arbres ou des forêts, mais également des sédiments fluviaux et des rivères. Les Gold Paintings, tout comme les gravures sur bois également présentées dans l’exposition, sont souvent peintes dans un cadre baroque en référence aux chefs d’œuvres classiques. Ce procesus de délavage semble annihiler le temps : « Dans une certaine mesure, la texture résultant de cette technique est similaire à celle des peintures anciennes, sur lesquelles des centaines d’années d’altération ont laissé des marques fragmentées et bigarrées. (...) La plupart des tableaux sont le résultat d’un processus d’ajout, alors que mon travail est à la fois un procédé d’ajout et de retrait.».

Pendant des années, Ni Youyu a collecté des pierres du monde entier dont les irrégularités lui rappellent des images de cascades. En les photographiant au zoom et en rendant certaines zones floues, l’artiste construit des paysages artificiels. La série des Endless Second est une réponse à l’esthétique traditionnelle chinoise. Le motif de la pierre ou de la chute d’eau sont caractéristiques d’une quête de spiritualité. Ces paysages irréels invitent le spectateur à s’évader dans des territoires allégoriques qui nous rappellent les îles flottantes photographiées au Lac des Pyramides par Thimothy O’Sullivan (1840-1882).

En s’inspirant de sa vaste culture et son expérience personnelle, Ni Youyu nous propose les Dust Paintings, des constellations accrochées aux murs de la galerie. Fasciné par l’astronomie, tout comme Thomas Ruff (1958) à qui il fait référence avec l’œuvre Dust (Thomas Ruff : 15h 24m-25°), l’artiste crée des répliques exactes de photographies de galaxies. Il procède méthodiquement en appliquant méticuleusement de la poudre de craie sur ces images d’abord précisément quadrillées et mesurées. L’artiste vaporise de la colle à maintes reprises afin de fixer chaque millimètre de poussière sur des panneaux de bois. Ni Youyu réinvente ces paysages faisant écho au concept de Ready Made de Marcel Duchamp (1887 - 1968). Par ailleurs, il met au premier plan ce matériel «pauvre», aussi fragile qu’éphémère, le rendant précieux afin de suggérer la complexité et les conflits liés au marché de l’art.

Singulières compositions aux influences extrêmes-orientales et occidentales, l’œuvre de Ni Youyu est aussi une association complexe d’éléments historiques et traditionnels avec des composantes contemporaines. Conscient de son époque, il soulève des enjeux résolument actuels du monde de l’art, mais également les liens entre l’Homme et son rapport à l’Histoire de l’art.

Ni Youyu est né en 1984 dans la province du Jiangxi (Chine) Il vit et travaille à Shanghaï (Chine).

Après avoir étudié la peinture à l’encre à l’Institut des Beaux-Arts de l’Université de Shanghaï, dont il sort diplômé en 2007, Ni Youyu fut lauréat du prix du « Meilleur jeune artiste de l’année » lors des Chinese Contemporary Art Awards (CCAA) en 2014. Il bénéficie actuellement d’une exposition personnelle, Concrete Waterfall, au musée Kunstverein Konstanz (Allemagne) jusqu’au 17 septembre 2017.

L’œuvre de Ni Youyu a également fait l’objet d’autres grandes expositions personnelles telles que Constant Dropping Wears Away A Stone au Museum of Contemporary Art (MOCA) de Taipei (Taiwan, 2015), Inches of Time au Art Museum of Nanjing University of the Arts (Chine, 2014), Form and Matter au Hive Center for Contemporary Art de Pékin (Chine, 2013), Zilch - Ni Youyu Independent Project au Shanghai 9 Museum Project Space (Chine, 2013), A Brief History au Shanghai Art Museum (Chine, 2012).

Il a également participé récemment à de nombreuses expositions collectives d’envergure telles que New Capital - Works from the Huang Yu Collection au Museum of Contemporary Art de Chengdu (Chine, 2016), Chinese whispers recent art from the Sigg & M+ Sigg Collections au Kunst Museum de Bern (Suisse, 2016), Revolution in Tradition : China’s post-ink painting era à la Galerie Nathalie Obadia de Paris (France, 2015), Ink Remix : Contemporary Art in China, Taiwan and Hong Kong au Canberra Museum (Australie, 2015), Harmony and Transition : Reflecting Chinese Landscapes au Museum Marta Herford (Allemagne, 2015), Overlay Image au Casa Dei Carraresi Museum de Trevise (Italie, 2015), The 2nd “CAFAM Future Exhibition Observer - Creator au 798 Art Zone de Pékin (Chine, 2014), Garden Splendors au Musée d’art moderne du lac Junju de Suzhou (Chine, 2014), A Tale of Two Cities au Musée d’Art Contemporain de Duolun de Shanghai (Chine, 2014), Outside The Lines - New Art From China au RH Contemporary Art de New York (USA, 2014), Thinking of Landscape - Paintings from the Yeap Lam Yang Collection à l’Institut d’art contemporain de Singapour et au LASALLE College of the Arts de Singapour (2014), Confronting Anitya - Oriental Experience à la Contemporary Art Kunstraum Villa Friede de Bonn (Allemagne), au Yuan Art Museum de Pékin (Chine) et au China Kunstwerk Charlshuette Buedelsdorf Germany Art (Allemagne) (2014), Broken·Stand – The new painting to order au Long Museum de Shanghai (Chine, 2014), John Moores New Painting Prize au Himalayas Art Museum de Shanghai (Chine, 2014), Labor & Time au Chambers Fine Art Beijing de Pékin (Chine, 2014), How Now 2014 : Silent Force au How Museum de Wenzhou (Chine, 2014), On the Road 2014 au Guan Shanyue Art Museum de Shenzhen (Chine, 2014).