Cet automne, le MBAM présente Elles Autochtones: une saison particulière consacrée à des artistes femmes autochtones par des expositions ou des acquisitions de leurs oeuvres.

Pour sa 15e édition, MOMENTA| Biennale de l’image (anciennement Le Mois de la Photo à Montréal) présente De quoi l’image est-elle le nom ? Dans le cadre de cet évènement, le MBAM dévoile, en première québécoise, deux séries « In-Between Worlds » (2010-2015) et « Wanderings » (2015) de la photographe ontarienne Meryl McMaster.

McMaster fait partie de cette génération d’artistes autochtones qui, au moyen de la photographie et d’une approche performative, explore l’identité des Premières Nations ainsi que leur horizon culturel. Elle porte un regard autoréflexif en explorant son double héritage : Cri des plaines, membre de la nation Siksika (père), et eurocanadien –britannique et néerlandais – (mère). McMaster vit et travaille à Ottawa. Elle détient un baccalauréat de l’Ontario College of Art and Design University à Toronto (2010) où elle s’est spécialisée en photographie. Ses oeuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives au Canada, aux États- Unis et au Royaume-Uni. Elle est lauréate d’un Prix en art autochtone REVEAL de la Fondation Hnatyshyn, Ottawa (2017) et du Eiteljorg Contemporary Art Fellowship, Indianapolis (2013). Elle figurait aussi sur la liste des finalistes du Prix Sobey pour les arts 2016.

Dans ses photographies, McMaster utilise un éventail d’accessoires – vêtements, parures, colliers, talismans, parmi d’autres – qui deviennent des extensions du corps. Elles conduisent à un télescopage d’identités. Elle se met en scène en pleine nature, considérant le paysage et les saisons comme faisant partie intégrante du contexte culturel, mythe et narration allant ici de pair.

La série « In-Between Worlds » (2010-2015) sonde la combinaison et la transmutation des identités biculturelles et examine le chevauchement des histoires culturelles. Comme dans un rite de passage, l’artiste revêt de nouveaux attributs –talisman ou accessoires ressemblant à des sculptures–sans complètement se délester de son ancien statut. Les différents moments de l’oeuvre constituent autant de portraits qui peuvent être interprétés à la manière de paraboles. Dans « Wanderings » (2015), la fiction sert de prémisses à un nomadisme envisagé comme un univers singulier, riche en découvertes, permettant à la fois de s’échapper et de se retrouver. La notion de dédoublement est au centre de cette histoire qui met à l’épreuve l’individualité. Meryl McMaster estime que la création et l’incarnation de différents personnages engendrent une complexité bienvenue.