NextLevel est heureuse de présenter la première exposition à Paris de l’artiste américaine Chloe Sells : The Form that Strength has Left (La forme que la force a laissée). L’exposition réunit un ensemble inédit de ses nouvelles œuvres photographiques qui coïncident avec la publication de Flamingo sa seconde monographie publiée chez Gost.

« Il y a un endroit sur terre qui donne la sensation que de la peinture blanche s’est répandue des cieux, éclaboussant sa surface. Il n’y a pas de vert arboricole. Il n’y a pas d’eau azurée. Il n’y a pas de terre brune. Ces souches albinos sont les Pans de Makgadikgadi au cœur du désert du Kalahari au Botswana.» La ligne d’horizon, qui scande chaque photographie, symbolise ici le cycle de la vie et son éternel recommencement: naître et mourir. Toutefois loin d’être vertueux, ce cycle peut parfois les faire coïncider et c’est d’après son intime expérience que Chloe Sells nous en livre cette nouvelle série d’images.

Si l’approche méditative n’en est plus forte, l’expérience physique pour le regardeur est d’autant plus prégnante; ses manipulations à la chambre noire apportant indubitablement une nouvelle perspective aux paysages qu’elle photographie. L’artiste nous livre ainsi une interprétation colorée et émotionnelle de chaque paysage photographié. Sells dit que ses photographies interprètent les lieux comme un souvenir ou comme l’évocation d’un sentiment « Je peux les sentir et les ressentir. Sentir l’air, ressentir la lumière. » Chloe Sells partage son temps entre le Botswana, où elle photographie à la chambre grand format, et Londres, où elle développe et traite elle-même ses images. Chaque photographie est unique de par ses nombreuses manipulations et expérimentations en chambre noire: la superposition de la lumière, d’écrans, de formes, de tissus à maille ajourées et mouvements du papier sont délicatement combinés par l’artiste au moment de l’impression apportant rythme, mystère et enchantement à ses images. En parallèle, elle intervient parfois à la main et redessine sur certaines de ses images ses propres recherches en chambre noire. Les œuvres de Chloe Sells sont indéniablement picturales et immédiates.

Ce nouveau corpus d’œuvres con rme l’attachement de Chloe Sells à un territoire les marais salants de Makgadikgadi au Botswana et relate un nouveau récit, à la fois profond, contemplatif et autobiographique. Sells apporte à ses images ce que l’appareil photo ne peut capter par ses manipulations à la chambre noire. Son attachement au processus analogique nous rappelle que même les méthodes les plus traditionnelles peuvent repousser les limites du médium photographique

Chloe Sells (americaine née en 1976 à Aspen, Colorado) partage son temps entre le Botswana (Afrique) et Londres (Angleterre). Sells a étudié la photographie à l’École de Rhode Island (B.F.A.) aux Etats-Unis et les beaux-arts à la Central Saint Martins (M.F.A.) à Londres. Au cours de ces treize dernières années, elle a vécu et travaillé entre 3 continents : l’Asie, l’Amérique du Nord et l’Afrique. Ses voyages font partie intégrante de son œuvre. Si son approche du médium photographique est quasi-performative (notamment par ses manipulations en chambre noire), son travail de la couleur et de la forme révèle une approche sensible de son sujet dont il résulte un véritable objet photographique. Des articles sur son travail sont notamment parus dans The Time, The Independant, Slate Magazine, Wall Street Journal et British Journal of Photography.