À la consonance, on s’attend à un combat. Dans un sens, s’en est un, car le corps n’est pas aisé à montrer. Sinon dans une intimité calfeutrée. Pourtant ce corps, si pudiquement dissimulé, est le support de tout, pensées, gestes, actions. Sans lui quel serait le support de l’humanité ? Je l’ai, pendant des années, traité, opéré, remodelé. Pour moi il est évident, noble comme un cheval de bataille, taillé pour l’aventure ou la vie quotidienne.

Je l’ai « croqué » (avec un crayon rassurez-vous !) mille fois et plus. Le corps me fascine. Je le connais par cœur et dans tous ses recoins mais il m’étonne toujours, chaque fois que le modèle pose, ou simplement marche, s’installe. C’est le même et il est totalement différent. Je peux en tracer les contours les yeux fermés, de la main droite, de la gauche ou des deux à la fois. M’approprier ses formes, ses ombres.

Le geste va-t-il avec la pensée, traduit-il l’humeur, l’affect ? Il s’inscrit en toutes lettres sous les traits du crayon, du pinceau, trace autant de signes propres à l’émotion de l’auteur. L’attitude n’est jamais vide de sens.