Bertrand Planes est né en 1975 à Perpignan. Il vit et travaille à Paris. Plasticien-programmeur issu des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) et de l’école supérieure d’art de Grenoble, Bertrand Planes remet en cause dans son travail la finalité de l’objet d’art. Il développe des dispositifs vidéos, met au point des procédés techniques complexes lors de collaborations avec des scientifiques et crée de nouveaux outils à partir de mécanismes existants qu’il compile entre eux. L’une des pratiques de Bertrand Planes consiste à dénaturer l’impératif fonctionnel et commercial de l’objet produit en série et tout en conservant ses qualités esthétiques, à le détourner de ses fonctions premières pour lui en attribuer de nouvelles et l’investir de sens parfois contradictoires à leur usage initial.

De retour de résidence à l’Institut français de Kyoto, la célèbre Villa Kujoyama, Bertrand Planes présente sa seconde exposition personnelle à la galerie Laurence Bernard à Genève. Intitulée Abîmes et sommets, d’après la série d’oeuvres éponymes accrochées dans la deuxième salle, l’exposition présente également de nouvelles oeuvres, directement inspirées par le séjour japonais de l’artiste.

Travaillant régulièrement en collaboration avec des scientifiques, l’artiste a souvent le réflexe d’intégrer dans son quotidien des instruments de mesure afin de quantifier des données qui ne le sont généralement pas. Pour la série d’oeuvres qui donne son nom à l’exposition, chaque matin pendant plus d’un an, Bertrand Planes a évalué son humeur grâce à une échelle de dix niveaux allant de 0 à 10, 0 étant l’état le plus grave et déprimant, 10 correspondant à un état extatique, sans retour. Non sans ironie et distance, et dans une démarche qui invite à la critique et à la réflexion, l’artiste résume en chiffres son état émotionnel à travers plusieurs diagrammes.

Profondément ancrées dans la pratique artistique de Bertrand Planes, les oeuvres récentes et inédites de l’artiste détournent des procédés techniques afin de décaler notre regard sur les choses en sur-jouant, en exagérant, voire en caricaturant des pratiques ou des situations. L’artiste nous renvoit un miroir et nous permet avec humour d’investiguer des champs très sérieux de réflexions.