La galerie Michel Rein est heureuse de présenter la 7ème exposition personnelle de Stefan Nikolaev après Bronze, sweat and tears (Bruxelles, 2016) ; If things are not as you wish, wish them as they are (Paris, 2013) ; New Works old dreams (Paris, 2009) ; Sickkiss (Paris, 2006) ; One for the money, two for the show (Paris, 2003) ; Under reconstruction (Paris, 2002).

« Rien ne va plus », formule employée à la table de casino, traduit le propos dialectique de l’artiste : un constat lucide sur l’état du monde (… de l’art ?), ainsi que l’illustration du moment de grâce et d’équilibre où rien ne peut être enlevé ni ajouté, où chacun des protagonistes se sent assuré de rafler la mise.

Étrange moment qui traduit l’intérêt que porte Stefan Nikolaev aux rapports entre l’art et l’argent, pour mémoire le titre de l’exposition à la galerie en 2003 était One for the Money Two for the Show.

Un fantôme rôde dans l’exposition (le destin ? le hasard ?) qui pourrait murmurer à l’oreille du visiteur la sentence irréversible, faussement pessimiste sous ses couleurs roses : « rien ne va plus ». C’est ainsi au revers d’une forme qu’il nous faut imaginer que la boule s’arrête, comme si notre avenir se jouait à cet instant.

L’installation des œuvres de l’artiste dans la galerie rappelle la manière dont les joueurs de roulette placent leurs mises. Les jetons déposés par les joueurs, du plus modeste au plus riche, forment une composition harmonieuse, cohérente, toujours recommencée. Ainsi, dans les œuvres exposées, les formes et les matériaux se mêlent : de la fonte de fer au bronze et à l’or.

La circularité des diagrammes (Testament, 2018 et Dreamwork, 2017) fige en une forme abstraite des proportions dont on ne sait si elles sont des parts d’héritage, des pourcentages économiques ou le dosage savant d’une composition secrète.

Le fantôme pourrait d’ailleurs prendre la forme de l’artisan fondeur dont le modeste banc qui lui sert d’assise au travail devient la sculpture elle-même, le monument de bronze improbable et éternel à la gloire de celui qu’on n’aura jamais vu (Business, Model, Sculpture, 2018).

Les masques inspirés de la Commedia dell’arte (Ricchi e Poveri, 2018) sont l’expression ultime du destin, d’une pièce que l’on jette en l’air, qui retombe et s’arrête comme la boule du casino.

Buisness, model, sculpture, 2015, bronze avec patine, 105 x 55 x 47 cm Stefan Nikolaev, né en 1970, vit et travaille entre Paris et Sofia. Il a bénéficié de nombreuses expositions personnelles : CCA, Glasgow / Les Eglises Centre d’Art Contemporain, Chelles / CCC-OD, Tours / Fondation d’entreprise Ricard, Paris / Temple Bar Gallery, Dublin / Kunstmuseum, Thun / Gallery ATA, Sofia / ARC Projects, Sofia.

Il a représenté la Bulgarie à la 52e Biennale de Venise (cur. Vessela Nozharova). Il a également participé aux biennales de Lyon (cur. Valérie Chatrain & Saâdane Afif) ; Gwangju (cur. Hou Hanru & Charles Esche) et Cetinje (cur. Iara Boubnova). Stefan Nikolaev est le fondateur de l’artist-run space Glassbox qu’il a dirigé jusqu’en 2007.