En septembre 2018, LMNO présente deux expositions solo de VOID, un collectif de plasticiens fondé à Bruxelles en 2013 par Arnaud Eeckhout (Belgique, 1987) et Mauro Vitturini (Italie, 1985).

Artistes fascinés par l'invisibilité et l'immatérialité du son, VOID met en forme cette absence au travers d'une pratique résolument pluridisciplinaire dans laquelle dialoguent installations sculpturales, sculptures, vidéos, dessins, textes, performances, livres, interventions dans l'espace public. L'enjeu de leur travail est d'aborder le médium sonore comme un vecteur de représentation du réel, d'utiliser la matière sonore à l'instar de la couleur sur le pinceau du peintre.

Not Every Flag Has the Same Shadow est le titre de l'exposition qui habitera l'espace de la galerie LMNO. Cette proposition, activée sous la forme d'une installation immersive, aborde la question des identités collectives. Multiples, ces parentés s'organisent autour de référents symboliques communs, générant de vastes typologies d'artefacts: monuments, drapeaux, blasons, chants, hymnes, héros, légendes, objets, cérémonies... Outre leur intérêt fonctionnel, ces dispositifs fictifs sont générateurs d'un véritable langage visuel, sonore et performatif propre. L'investigation de VOID tente de les déconstruire et ainsi de questionner tant leur fonction que leur syntaxe propre. Interrogeant par extension la nature profonde de ce sentiment à la fois collectif et intime: l'identité.

Dans le même temps, c'est au sein de la foire Art On Paper à BOZAR que se déploiera le second projet du collectif: The Audible Past. Ils y présenteront une toute nouvelle série de dessins, liée à l'enregistrement sonore. Une notion qui jalonne leur production (Au clair de la lune, 2017 - Glasswork, 2017 - Bruit Blanc, 2015).

Historiquement, l'écriture des ondes acoustiques sur un support marque un tournant majeur, faisant du son un objet en soi, transportable, archivable, autonome de sa source. Il sortit le passé du silence pour en faire une chose audible. La mémoire a désormais des oreilles.

Chose extraordinaire, le premier enregistrement de l'histoire fut réalisé sur une feuille de papier. C'est Edouard-Léon Scott de Martinville qui traça en 1860, à l'aide d'un phonautographe, les ondes acoustiques de sa voix sur un morceau de papier enduit de noir de fumée. La série Phonautogram du collectif VOID exhume ce dispositif technique afin de générer des dessins, traces visuelles laissées par le son qui a été capté dans des espaces/lieux choisis. Les traits qui constituent ces images sont une section de l'histoire acoustique du lieu.