Le travail de Vasco Araújo est construit autour de concepts tels que l’identité et la sexualité, la vertu et la moralité du devoir, le monde des sentiments ou encore les instincts de cupidité et de passion. Vasco Araújo : « Le désir, au sens large, est un thème important dans mon travail. Quel sens y a-t-il, par exemple, à collectionner des choses ? S’agit-il purement de possession, ou faut-il également y voir un facteur amour ? Et quel effet nos désirs ont-ils sur les relations que nous entretenons avec ceux que nous aimons ? »

Ces questions reviennent notamment dans l’œuvre intitulée O Amante (2004), qui montre un groupe de dessins en rapport avec des fragments de textes qui zooment sur la pulsion de possession qui anime les collectionneurs.

Vasco Araújo développe son langage imagé par l’étude des codes de comportement qui explorent la relation entre l’homme et le monde. Il utilise pour cela plusieurs disciplines telles que la sculpture, les installations, la vidéo, la photo et les performances. Par sa poésie, il revisite le rôle du corps, la voix, les gestes, la langue et les normes sociales. Il enrichit cette poésie par des influences venant de l’opéra, l’étiquette, la danse ou la mythologie.

Dans la vidéo Portrait (2014), par exemple, on assiste à une conversation entre des portraits peints qui parlent de leurs sentiments, de petits jeux de pouvoir et de la relation à l’autre. L’œuvre, qui nous révèle des choses sur nos relations, est également en lien avec nos souvenirs et notre mémoire.

Vasco Araújo replonge aussi régulièrement dans le passé. « Comment nous construisons-nous à partir de notre histoire ? Les objets anciens tels que les statues constituent, dans un certain sens, notre mémoire. Ils sont un reflet des personnes qui ont vécu jadis, à un moment donné de l’histoire. Ils nous donnent ainsi l’occasion de regarder dans le passé et, en partant de là, de réfléchir à notre propre époque. »

On retrouve aussi clairement ce mode de pensée dans son œuvre récente intitulée Notebook (2018), où Araújo attribue des traits de caractère à 40 portraits de l’Antiquité. Le résultat ressemble au carnet de notes d’un cinéaste décrivant ses personnages.

Dans cette exposition individuelle, Vasco Araújo présente une sélection d’œuvres de la période 2004-2018, l’accent étant mis sur ses travaux récents.