Une navette spatiale, symbole ultime de l’excellence humaine, ouvre cette collection d’images de Mikiya Takimoto, photographe japonais dont le travail est présenté pour la première fois en Europe. La fusée Atlantis, photographiée avec un surprenant pictorialisme, se révèle avec futilité (absurdité ?) et questionne la raison de sa propre existence. Son portrait symbolise l’élan du chaos mondial.

Mikiya Takimoto nous perd ensuite aux confins de la Terre, photographiant la mer en position d’oiseau en plein vol, remontant la pente d’un volcan voilé de fumées toxiques, ou noyant son regard dans l’immensité de la calotte polaire qui s’effrite. Il analyse les mécanismes et les mouvements de notre planète, documentant la beauté inouïe qui s’échappe de son chaos.

Une force difficile à saisir s’échappe de ses images. Que sommes-nous en train de regarder ? Est-ce animal, est-ce végétal ? Vide de toute nature, de toute gravité ou bien serait-ce l’exact opposé ? Les scènes de Mikiya Takimoto questionnent la position que l’homme s’entête à maintenir en marge de la réalité du monde.