L’évidence est aussi le signe d’un secret. L’hypothèse d’une présence invisible s’impose en regardant les murs qui composent le second opus de photographies d’Adrien Boyer. Mais, de façon singulière, c’est moins ce qui est derrière le mur que ce qu’il offre ouvertement à la vue qui constitue une énigme.

Dans un petit lexique illustré baptisé “Les mots et les images”*, Magritte dessinait un mur de briques pour clore la formule : “Un objet fait supposer qu’il y en a d’autres derrière”. La métaphore ne vaut pas que sur le plan physique, “derrière” signifie aussi qu’un autre sens est possible que celui que l’on accorde aux choses comme aux images. Avec Adrien Boyer, la réalité est un négatif qu’il faut inverser par l’opération photographique. La révélation au sens chimique du terme transforme l’évidence négative – « ceci n’est pas » - en une image positive qui n’existait pas.

Artiste Français né en 1979, Adrien Boyer vit à Paris. Autodidacte, son travail est exposé pour la première fois en 2009. En 2011, il réalise une série sur Jérusalem dans le cadre d’une résidence à l’Ecole Biblique et Archéologique Française. En 2015 sa série sur Paris intitulée « l’esprit des lieux » a fait l’objet d’un premier ouvrage publié aux éditions Terre Bleue et préfacé par Gabriel Bauret. Cette même année, son travail est exposé à la Librairie Photographique « Le 29 », et le musée de la ville de l’Isle Adam acquiert l’une de ses photographies. En 2016 sa série sur Abidjan est nominée au Prix HSBC pour la Photographie (conseillère artistique Diane Dufour) et la revue Camera lui consacre un portfolio. 2017 voit la publication de son deuxième livre, « Consonances », préfacé par Michel Poivert, à l’occasion de son exposition éponyme à la galerie Clémentine de la Féronnière, à Paris. La municipalité de Caen lui offre une résidence et lui commande un portrait photographique de la ville. Plusieurs de ses tirages rentrent dans les collections Florence et Damien Bachelot et Hermès Fondation d’entreprise.