« L'expérience est une mémoire, mais l'inverse est vrai », écrivait Albert Camus ! L’exposition « Mémoires » a été imaginé par le galeriste parisien en découvrant les travaux de ces trois artistes aux styles si différents. Chacun crée en effet des images singulières mais elles ont un point commun qui semble évident lorsqu’on les découvre les unes après les autres. On est comme transporté dans une sorte de voyage mental à travers un temps qui serait passé, qui nous semble familier sans que nous l’ayons connu ! Ces photographies, de par leur onirisme, sont chargés de mémoires imaginaires.

Ces trois artistes ont une relation particulière au medium. Lorsque Thierry Urbain se joue des textures, applique différentes couches à ses photographies et y fait surgir une notion de mystère, Fabien Dettori, lui, n’hésite pas à déchirer ses Polaroids pour mieux les sublimer alors qu’il les reconstitue à la feuille d’or, à l’instar de la philosophie du Kintsugi qui l’inspire.

Thibaud Yevnine, quant à lui, opte pour le palladium pour donner à ses images une tonalité qui sait si bien mettre en valeur cette idée du voyage mental, du rêve, de la mémoire en somme. Et Thierry Bigaignon d’ajouter : « Je cherchais à organiser une exposition collective pour la fin d’année avec, si possible, de petits formats, des petits bijoux. Lorsque j’ai découvert le travail de ces artistes, j’ai instantanément été séduit par leur approche respective. Ils ont chacun une écriture singulière mais j’y ai également vu une forme de poésie commune ».