Neuf années de travail ont été nécessaires à Tobi Wilkinson pour parvenir à capturer ce qui émane du monastère de Gyuto, à décrire l’état d'esprit si particulier des moines qui y vivent. Le fait d’être à la fois une étrangère, une occidentale et une femme n’a pas empêché Tobi Wilkinson de s'immiscer dans leur monde avec un "regard neuf" et de voir au-delà des robes, des têtes rasées et des visages souriants des moines.

La photographe est fascinée par ces êtres humains capables de s'embarquer dans un tel voyage spirituel, et ses photographies illustrent combien l'apprentissage est long, intense et difficile. L’Ordre des moines Gyuto, fondé en 1475, est l'un des principaux collèges tantriques de la tradition gelug. La vie des moines ne consiste pas seulement à s'asseoir, chanter et méditer. Certains rituels sont répétitifs, monotones, mais ils sont indispensables à leur pratique spirituelle et sont inhérentes à la nature ésotérique des études qu’ils entreprennent.

« Guyto » est un recueil d'images pleines de compassion, de grâce et de poésie, qui montrent la contradiction entre l'impermanence de la vie et la continuité de la tradition - une tradition inchangée depuis 600 ans. « Quand j'ai découvert le travail de Tobi, j’ai été immédiatement emporté par l'élégance profonde de son regard. Le dévouement de Tobi à l’égard de ce projet se lit dans chaque image et le place en parfaite harmonie avec le mode de vie des moines. Pour cette première exposition « Matters that matter », j'ai voulu mettre en avant un thème important auquel chacun peut s'identifier. Le dévouement comme l'une des clés de la vie est certainement un sujet qui compte ! », explique Thierry Bigaignon.

Tobi Wilkinson photographie depuis 15 ans. Ces dix dernières années, elle a consacré la majeure partie de son temps aux moines tibétains, dans leur monastère en Inde et dans son atelier à Sydney. Tobi Wilkinson a montré son travail lors d’expositions, de groupe ou personnelles, à Sydney, Melbourne et Florence depuis 2010. Ses photographies de la série "Gyuto" font l’objet d’un livre, préfacé par Sa Sainteté le Dalaï Lama, qui sera présenté lors du vernissage.