VNH Gallery est heureuse d’annoncer l’exposition personnelle de l’artiste Kon Trubkovich (né en 1979 à Moscou, Russie) intitulée « Minor Demons » (22 novembre 2018 – 12 janvier 2019). Il s’agit de sa première exposition personnelle en France. La pratique de Kon Trubkovich explore la mémoire et l’histoire à travers le film, la peinture et la sculpture. Il est davantage connu pour ses peintures auxquelles il incorpore des images issues de séquences de films d’archive ou de vidéos familiales datant de son enfance à Moscou.

Kon Trubkovich met en scène les personnes, les lieux et les éléments des captures d’images au sein de mises en scène théoriques auxquelles il rajoute des personnages au fur et à mesure tout en alternant les narrations. Les différents environnements oniriques et déroutants confèrent aux images des vidéos une nouvelle dimension subjective, créant ainsi une manifestation saisissante de la compréhension imparfaite que l’être humain se fait du passé à travers ses propres souvenirs.

Les peintures présentées chez VNH Gallery sont tirées d’événements intimes ; des ruminations sur la parentalité, les bourreaux de l’enfance ainsi que les souvenirs ou encore les fantasmes qui viennent s’installer à la place de la jeunesse. Il s’agit de questionnements déjà bien étudiés par Kon Trubkovich mais une certaine urgence est ici exprimée. Pour les quatre tableaux de la série de « Boy paintings », l’enfance est présentée dans le contexte d’une sorte de désolation nocturne où les jeunes garçons se prennent à jouer l’ombre des hommes qui les tourmentent ou qui flottent seuls en mer, à la dérive.

« Danse Russe » s’inspire du poème de William Carlos Williams dans lequel un artiste hante sa propre maison alors que sa famille est assoupie, dansant nu avec son reflet dans le miroir, prenant pleinement conscience de sa solitude. Dans sa série « The Tormentors », l’artiste retravaille les visages de vieux amis de la famille pour les transformer en de nouvelles idoles grimaçantes rappelant les icônes byzantines. Dans « Compound », un petit garçon est allongé contre le corps d’un adulte. Les jambes d’un autre corps sont suspendues dans le coin supérieur de l’œuvre et sous-entendent un acte violent dissimulé amenant à diriger le regard de nouveau vers le jeune garçon. L’image vidéo d’une réunion familiale joyeuse fait office d’arrière-plan et apporte une certaine dissonance dans la narration de la peinture.

Dans « Aril (after Contes Barbares) », une lampe issue d’une autre vidéo encore nous éclaire le chemin vers une mise en scène bien étrange. Ouvertement inspiré par l’une des peintures les plus emblématiques de Paul Gauguin intitulée « Les Contes Barbares » datant de 1902, Trubkovich se représente lui-même par Jacob Meijer de Haan, un ami de Gauguin que le peintre illustre sous les traits d’un démon repoussant. Dans la série de dessins sur papier intitulée « Anichka », le visage angélique d’un engouement amoureux datant de son enfance devient la toile de fond de dessins réalisés au charbon et aux crayons de couleur. Anichka, la grande sœur d’un ami de l’artiste, à la fois objet de désir et de crainte, constitue l’amorce d’une interrogation constante de Kon Trubkovich autour du chevauchement entre les faits et la fiction.