La galerie Michel Rein, Paris est heureuse de présenter la 5ème exposition personnelle de Dan Perjovschi après L’art et l’art (2015) ; Dessiner Cioran (2011) ; Free style (2009) et Dan Perjovschi (2006). Dan Perjovschi fait régulièrement l’actualité internationale avec ses dessins qu’il trace directement au marqueur sur les murs des musées, centres d’art et galeries. Ses œuvres faites de jeux de mots, de graffitis ou d’esquisses, commentent avec un humour mordant l’actualité mondiale ou les événements socio politiques de son environnement immédiat. Il questionne l’industrie artistique et la situation politique dans les différents lieux où il expose. Il révèle les paradoxes d’un système de valeurs occidental avec des dessins au trait simple et vivant. Sa critique de l’institution est souvent ironique. Ses œuvres murales sont visibles pendant la durée de l’exposition et ensuite recouvertes. Il n’est pas soumis aux critères communs du marché. Ses œuvres sont créées dans un acte de performance dans lequel les motifs déjà utilisés sont réadaptés, combinés différemment selon l’actualité et les lieux d’exposition. Dan Perjovschi élabore ainsi un projet continu avec ses dessins, faisant circuler son œuvre de lieu en lieu et de support en support.

Le titre de l’exposition et les œuvres présentées à la galerie évoquent les murs et barrières qui se dressent de nouveau aux frontières constituant des obstacles de plus en infranchissables à la libre circulation des personnes. Dan Perjovschi présentera des œuvres réalisées en Pologne à l’occasion de deux projets(1) réunissant artistes russes et ukrainiens. D’autres séries inédites liées à l’actualité dont certaines évoqueront les « Gilets jaunes ».

Dan Perjovschi à propos de l’exposition : « Je suis né du côté « sans graffiti » du Mur de Berlin. J’ai grandi dans l’autre moitié de l’Europe, celle qui n’avait pas la liberté d’expression. La chute du mur en 1989 a été un événement décisif pour moi. Le régime roumain a été le dernier à s’effondrer sous l’effet domino des événements, et la chute ne fut pas exempte de sang versé et de victimes. Aujourd’hui, je suis déprimé de voir qu’on construit des nouveaux murs en Europe et dans le monde entier. On ne peut pas faire des graffitis sur le murs de barbelés. Sous le régime, le seul moyen que j’avais de voyager c’était à travers la poste. Je faisais partie de plusieurs réseaux de « mail art ». Aujourd’hui, je suis toujours passionné par l’idée de traverser les frontières avec des cartes postales et avec l’écriture manuscrite, des messages intimes, des timbres — ils ont tous une touche très personnelle. Sur chaque mètre carré qu’on me donne pour exposer, je célèbrerai la liberté d’expression dont je bénéficie, ici, en Europe. En Roumanie, le Palais du Parlement est entouré d’un mur qui le sépare de la ville. Le symbole de la dictature, devenu aujourd’hui symbole de la Démocratie, reste toujours séparé des citoyens, comme si les leaders avaient peur. Ontils vraiment peur ? L’exposition est une réflexion sur les murs… ainsi que sur l’humanité en général et sur notre société. Chaque page d’un journal est un mur. Un mur mobile, idéal pour dessiner, et pour faire avancer des propos politiques. Peut-on rendre les murs transparents ? Peut-on les transformer en pages pour la liberté d’expression ? »

Dan Perjovschi, né en 1961, vit et travaille à Sibiu (Roumanie). Les œuvres de Dan Perjovschi ont été exposées à la 48ème Biennale de Venise (pavillon roumain), MoMA - Museum of Modern Art (New York), Tate Modern (Londres), Hamburger Kunsthalle (Hambourg), WIELS (Bruxelles), Castello di Rivoli (Turin), CCCOD (Tours), Jeu de Paume (Paris), MACRO (Rome), Palais de Tokyo (Paris), Hayward Gallery (Londres), Centre Georges-Pompidou (Paris), Espace Para/Site Art (Hong Kong), Centrale For Contemporary Art (Bruxelles), The Art Institute of Chicago, Total Museum of Contemporary Art (Séoul), MOT Museum of Contemporary Art (Tokyo), Raw Material Company (Dakar), Tate Liverpool, MuCEM (Marseille), Kunsthalle Ludwigsburg, Centre National d’Art Contemporain (Grenoble), Van Abbemuseum (Eindhoven), Novi Sad Museum of Contemporary Art (Serbie), ESPAI Contemporary Art Space (Castellon), Biennale de Sao Paolo, 10ème Biennale de Lyon, Biennale de Jakarta, 5ème Biennale d’Odessa ...

Ses œuvres font partie de collections prestigieuses, dont le MoMA (New York), Tate Modern (Londres), Moderna Museet (Stockholm), Walker Art Center (Minneapolis), Centre Georges-Pompidou - MNAM (Paris), le Ludwig Museum (Budapest), LiMAC - Museo de Arte Contemporaneo de Lima, Art Collection Telekom (Allemagne)…

Avec sa femme Lia Perjovschi, ils animent depuis 1985 le CAA/CAA—the Contemporary Art Archive/ Center for Art Analysis, espace de documentation et de consultation programmant des débats réguliers autour de leurs archives, livres, cartes postales et photographies sur l’art roumain et international. Lia & Dan Perjovschi ont reçu en 2013 le prix Princesse Margriet de la Fondation Européenne pour la Culture (ECF).