Aïda Kazarian (1952) Dans cette œuvre de grande dimension l’artiste répète inlassablement l’empreinte digitale de son index. Elle appose la peinture dans un rythme en boustrophédon, typique du travail de tapis du Caucase, répétant le brassage des cultures. Celui-ci renvoie directement à ses racines familiales arméniennes. Elle interroge le support avec cette toile marine semi-transparente qui dévoile en partie la structure du châssis. La couleur un rien perlée réagit avec délicatesse à la lumière et la variété des traces génère une sensation de vibration douce.

Adrien Lucca (1983) travaille depuis de nombreuses années sur la lumière et la couleur. Il propose ici un prolongement des expériences présentées l’année dernière dans son exposition personnelle ainsi que celles qui l’ont conduit à la réalisation d’une installation permanente dans le métro de Rotterdam inaugurée en décembre 2018.

Yoann Van Parys (1981) collecte et rassemble. Il superpose et appose. Il capture ce qui le frappe dans l’espace urbain tant au travers de la photographie que de croquis. Il glane des fragments de chantier sur lesquels il pose précieusement ses couches de peintures qui brouillent ou éclairent sa vision du monde. Il oscille donc entre abstraction et figuration, entre réel et énergie.

Pep Vidal (1980) présente « tree ». A l’origine de cette peinture/sculpture il y a la découverte, sur un trottoir d’Amsterdam, d’un petit sapin. Ensuite le désir fou de partir le replanter en Suède dans une sorte d’expédition de retour aux sources. Puis, comme souvent chez Pep Vidal, arrive la question du volume de cet arbre. Il va utiliser la méthode dite « rolling painting ». La quantité d’eau que l’on pourrait mettre dans le cylindre correspond au volume de l’arbre et la quantité de peinture utilisée permettrait de recouvrir la totalité de celui-ci.

Lionel Estève (1967) nous invite à la contemplation de pierres qui semblent s’être gorgées du contact avec un ruisseau coloreé. Certaines sont pourvues de lignes de partage entre l’air et l’eau, alors que d’autres sont totalement immergées. L’aquarelle caresse la pierre et aborde une notion chère à l’artiste : celle de produire une peinture qui interroge la sculpture.