VNH Gallery est heureuse d’annoncer l’exposition personnelle d’Éléonore False intitulée « Needs » (2 mai - 15 juin 2019) au sein de son Project space. En guise d’introduction, un collage (Statement, 2019) affirme quelques notions essentielles à la pratique de l’artiste telles que le surréalisme, la proprioception et la notion d’échelle, tout en invitant le visiteur à s’aventurer dans un espace guidé par la simplicité d’un doigt tendu indiquant le chemin à suivre.

Du titre de l’exposition émergent différentes idées essentielles et indissociables du corps qu’il soit humain ou organique, de ses besoins, de ses désirs aussi bien que de ses nécessités vitales. Ce corps ici mis en lumière par l’artiste n’est représenté que fragmenté autant par sa forme et construction (décomposé, déconstruit, morcelé) que par ce qui le constitue et le fait vivre (l’eau, le souffle, le désir, l’espace dans lequel il se trouve). Le spectateur se retrouve en perte d’un savoir logique et en quête d’appréhension d’un monde qu’il ne reconnaît pas, métamorphosé.

Éléonore False glane des fragments d’images dans des livres. Elle les découpe, les agrandit, dans un jeu d’échelle et de volume afin de proposer des rapports physiques au spectateur, distincts avec chaque œuvre, dans un choix de couleurs ici tout à fait inédit pour l’artiste. Jonglant avec les motifs, un même fragment peut se placer dans des situations différentes d’une œuvre à l’autre. Les trames imprimées agrandies permettent la sensation de textile, faisant écho à notre besoin de nous vêtir. C’est dans cette idée qu’une première série de collages de petits formats intitulés Camouflage (2017-2019) s’intéressent aux techniques de survie développées par un corps au sein d’une nature hostile, alors que deux fleurs agrandies (Flower, 2019) questionnent notre échelle. Au centre de cette exposition se trouve Air (2019) comme le cœur d’un corps explosé que reviennent construire les différents éléments présentés, à la fois composants physiques et besoins naturels sans lesquels il n’existerait pas.

Éléonore False expose ici pour la première fois ses pièces en verre dont la sensualité existe dès le titre, comme c’est le cas pour It Rained, and I Got Wet (2019) ou Site (2019) qui joue à la fois de l’idée d’un évènement, du lieu et de la rencontre. Elle réinterprète des champignons existants en évitant la copie, interrogeant à la fois le fait de mimer un processus naturel et le savoir-faire traditionnel du verre soufflé. Le médium offre alors la possibilité d’évoquer l’esthétique organique, les excroissances et les courbes étranges de ces champignons mimés, susceptibles d’évoluer dans la nature et ici figés dans une forme leur ressemblant mais ne leur correspondant plus. Des objets usuels du quotidien sont quant à eux utilisés pour porter ses pièces en verre, prolongeant ainsi leur discours dans un espace mental en rapport avec le domestique. La tuile, le broc ou encore le balai sont ainsi détournés de leur rôle initial : évoquant l’eau, le toit et l’espace domestique, ils se voient attribuer une autre importance dans un jeu ambigu. Éléonore False est née en 1987 à Paris (France) où elle vit et travaille actuellement.