VNH Gallery est heureuse d’annoncer l’exposition personnelle de l’artiste allemande Candida Höfer intitulée « Paris: Faces des Espaces » (2 mai - 15 juin 2019).

Regroupant une sélection de nouvelles photographies réalisées à la suite de ses nombreuses visites à Paris, cette exposition est le fruit d’une collaboration avec la photographe que nous avons accompagnée dans les hauts-lieux de l’architecture moderne et contemporaine parisienne, tenant chacun une place essentielle au sein du patrimoine français et de l’histoire de l’architecture au sens large.

Élève du couple de photographes Bernd et Hilla Becher à l’Académie des Beaux-Arts de Düsseldorf dans les années 70, Candida Höfer développe rapidement cette esthétique bien particulière qui consiste en une prise de vue de l’intérieur de bâtiments où l’absence d’activité humaine surprend. De fait, à travers ses clichés de théâtres, bibliothèques ou églises vides, Candida Höfer sublime ces lieux par cet effort d’objectivité et de distanciation caractéristique de l’école de Düsseldorf (Andreas Gursky, Thomas Struth, Thomas Ruff).

Des célèbres monuments parisiens comme l’audacieuse Monnaie de Paris de l’architecte Jacques-Denis Antoine commissionée par Louis XV et terminée en 1775 sur le quai Conti dans le cinquième arrondissement, ou l’historique salle Labrouste de la bibliothèque de l’Institut National de l’Histoire de l’Art créée par l’architecte Henri Labrouste en 1860, aux édifices témoignant d’un style architectural propre telle que l’illustre Maison de Verre de Pierre Charreau ou encore le fameux hôtel Martel de Robert Mallet Stevens, tous deux construits dans les années 20, Candida Höfer nous propose un parcours à travers l’histoire de l’architecture parisienne tout en insistant sur les grandes caractérisques stylistiques de chaque construction.

Du couple Becher, Candida garde cet intérêt profond pour l’architecture intérieure des bâtiments - à l’inverse des Becher qui photographient les façades extérieures uniquement - faisant ainsi ressentir au spectateur cette sensation de grandiose, fruit de l’intérêt porté aux lumières, au cadrage, aux symétries, et à l’harmonie qui se dégage inévitablement de ces chefs d’oeuvres d’architecture. Sa grande fascination pour le travail de Le Corbusier est ici transcrite par une sélection de plusieurs de ces réalisations, de la Cité Refuge de l’Armée du Salut à la Maison La Roche ou encore la Villa Savoye qui lui inspire notamment quelques-uns de ces petits formats abstraits, ici exposés sous la forme d’un dialogue inédit avec ses photographies plus traditionnelles de sa pratique artistique. En effet, de leur format plus intimiste à la poésie de leur sujet, cette deuxième série de photographies vient souligner un autre regard de la photographe avec un propos plus personnel, comme si la prise de vue rapprochée leur attribuait une dimension émotionnelle une fois confrontés à la distanciation solennelle des grands formats.