Dans la première moitié du 20e siècle, la contestation de l’académisme des institutions, jugé rétrograde, contribue à former de nouveaux réseaux culturels, mettant à l’avant-plan de leur conception de l’art, l’expérimentation artistique et l’indépendance de la figure de l’artiste. La fin de la Grande Guerre et la circulation des tendances artistiques, par les biais des artistes de retour d’Europe ou des périodiques culturels, encouragent un discours contre les nationalismes. Revendiquant une culture plus universelle, les jeunes regroupés autour de la revue Le Nigog, par exemple, vont prendre à partie le régionalisme en vogue dans l’art québécois. On assistera dès lors et jusqu’aux années 1930 à une diversification formelle de l’art du paysage, de même que de celui du portrait, diversification portée par de jeunes artistes soucieux de rendre compte des multiples visages de la modernité.

Les tendances picturales éclectiques qui animent la vie culturelle québécoise aux années 1940 provoquent quelques tensions entre groupes d’artistes, formés ou exposés dans les mêmes institutions, mais prônant des conceptions distinctes de la création. Alfred Pellan et le groupe des signataires du manifeste Prisme d’Yeux s’identifient à une conception de l’art pur, proche du formalisme de l’art pour l’art, tandis que les artistes réunis autour de Paul-Émile Borduas à l’École du meuble de Montréal s’approprient le discours politique du surréalisme, à travers leur recours à l’automatisme et par la publication de Refus global.

Dès le début des années 1950, sans même attendre que la poussière du Refus global ne soit retombée, une nouvelle génération d’artistes considère qu’il est déjà temps de dépasser l’automatisme. Les Plasticiens rejettent les références littéraires de leurs prédécesseurs pour privilégier les gestes plastiques. Ils contribuent à dynamiser le paysage de la peinture non figurative jusqu’à la fin des années 1950. La diversité éclatante des productions artistiques de la première moitié du 20e siècle s’exprime également dans l’art religieux qui connait un renouveau remarquable, nourrit par les questionnements artistiques autant que par des rapports de plus en plus libres à l’iconographie religieuse et à l’expression de la spiritualité.

Ce projet est réalisé grâce à une contribution financière provenant de l'entente de développement culturel intervenue entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le ministère de la Culture et des Communications.