À partir des années 1880, le genre artistique universellement reconnu et apprécié, tant par la critique que par le public, qu’est le paysage permet aux artistes d’aborder leur pratique avec plus de subjectivité. Ils font valoir le caractère unique de leur perception de la lumière et de la couleur comme autant d’alibis pour libérer la touche picturale de l’emprise de l’académisme. Cette libération verra l’introduction successive d’esthétiques s’inspirant des paysages romantiques, impressionnistes puis postimpressionnistes. Mais au-delà des styles artistiques, le paysage est avant toute chose, une porte ouverte sur le monde des sensations visuelles.

Visuelles, certes, mais pas seulement! En effet, l’artiste qui se déplace sur le territoire évolue dans un monde de sensations multiples, changeantes et simultanées. Au gré des saisons, l’expérience du paysage change de fond en comble : couleurs, lumières, sons, odeurs, phénomènes météorologiques, présence humaine ou animale sont autant de sensations que l’artiste ambitionne de restituer dans son œuvre. Les stratégies de représentation qu’il développe pour nous faire vivre ses sensations, à travers le temps et l’espace, sont le sujet principal de cette salle.

La photographie tient, sans surprise, une place prépondérante dans le développement de l’art du paysage. Parfois auxiliaire du travail de l’artiste, parfois document reproductible à des fins d’éducation, de tourisme et de construction nationale, elle est aussi une œuvre d’art à part entière. La présentation de multiples approches techniques met en lumière les forces et les contraintes propres à chaque médium dans le rendu du paysage, afin d’offrir un panorama complet de l’évolution de ce genre artistique majeur dans l’histoire de l’art du Québec.

Ce projet est réalisé grâce à une contribution financière provenant de l'entente de développement culturel intervenue entre le Musée national des beaux-arts du Québec et le ministère de la Culture et des Communications.