Takashi Murakami revient à la galerie de Paris trois ans après son exposition Learning The Magic Of Painting. Cette nouvelle exposition fait suite à plusieurs expositions muséales à travers le monde : Tai Kwun Contemporary, Hong Kong (2019); à la Vancouver Art Gallery (2018); au Garage Museum, Moscou (2017-2018), au Modern Museum de Fort Worth (2018); au MCA Chicago (2017) ou encore à l’Astrup Feamley Museet, Oslo (2017).

Il s’agit de la 14ème exposition personnelle de l’artiste à la galerie Perrotin depuis sa rencontre avec Emmanuel Perrotin en 1993. Cette exposition présente une vingtaine d’œuvres dans la salle de bal de la galerie Perrotin, au 60 rue de Turenne, un espace showroom habituellement fermé au public et qui se visite sur rendez-vous.

La grande salle sera consacrée à Mr. DOB, le personnage iconique crée par l’artiste en 1993. Pour cette exposition, l’artiste a créé six nouveaux portraits de Mr. DOB en shaped canvas, des toiles dont les châssis épousent la forme du personnage. Au centre de la pièce, une sculpture centrale de 1,5 m de haut représente le même personnage en pied. Le design de Mr. DOB a été inspiré de plusieurs figures animées comme Doraemon, Sonic et Mickey Mouse. Son nom est un diminutif de l’expression « dobojite » signifiant « pourquoi » en argot japonais.

Accompagnant Takashi Murakami dans ses questionnements existentiels, le personnage de DOB a développé une psychologie complexe jusqu’à devenir un avatar de l’artiste. En contrepoint des portraits de Mr. DOB, l’artiste a également réalisé deux autoportraits en shaped canvas se représentant avec humour sous les traits de sa propre caricature. Dans la pièce attenante à la salle de bal, l’artiste présente pour la première fois la sculpture Devil Ko2 , qui s’inscrit dans la suite de ses sculptures manga hyper-sexualisées réalisées à taille humaine, telles que Miss Ko2 (1997), Hiropon (1997) et My Lonesome Cowboy (1998), Nurse Ko2 (2011). C’est l’illustrateur de mangas érotiques Nishi e Da qui effectue le dessin original de Devil Ko2 en 2004. A côté de la sculpture sera présentée une photographie de Takashi Murakami réalisée aussi en 2004 montrant une jeune femme sous le costume de Devil Ko2 . Il mettra plus de 10 ans pour finaliser l’œuvre définitive présentée dans l’exposition.

Deux autres œuvres issues d’une nouvelle série intitulée les Panda Flower Ball donneront à voir la réinterprétation d’un motif récurrent chez Takashi Murakami : les fleurs. Au niveau inférieur, le visiteur découvre un autre aspect de son travail inspiré de la peinture traditionnelle japonaise. Deux grandes peintures de près de 10 mètres de long et trois tondo représentent sobrement, dans des tons bleus monochromatiques sur fond clair, des poissons dans un univers aquatique. Montrée pour la première fois en France, cette récente série des Fish Paintings, s’inspire d’un motif original peint sur un vase datant de la dynastie chinoise Yuan (vers 1206-1368). Dans ces œuvres l’iconographie ancienne se mêle aux souvenirs d’enfance de l’artiste : des promenades en bord de rivière avec son père et la contemplation des pécheurs de carpes.