À l’occasion du 20e anniversaire de la disparition de Jean McEwen (1923-1999), le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) rend hommage à cet artiste d’exception par la présentation d’une sélection d’œuvres acquises en majorité au cours des 20 dernières années. Le nombre et l’importance de ces œuvres, obtenues grâce à la générosité de la famille de l’artiste et de collectionneurs, témoignent du lien privilégié qui unit McEwen au Musée des beaux-arts de Montréal.

En présentant ses créations s’échelonnant sur près d’un demi-siècle de carrière, l’exposition met en évidence la monumentalité discrète, la continuité et la beauté poignante de l’œuvre de McEwen. Si l’artiste se sert de ses mains pour appliquer directement la peinture sur la toile, ses compositions échappent au caractère dramatique associé au geste pour exploiter plutôt l’intensité et l’expressivité de la couleur.

Renonçant aux empâtements gestuels comme aux effets optiques de la juxtaposition chromatique, les couches de peinture successives font paraître la surface simultanément texturée et polie. La structure géométrique des tableaux est préservée, comme leur puissance symbolique éludant toute interprétation précise.

Peintre autodidacte né à Montréal, Jean McEwen (1923-1999) expose ses œuvres pour la première fois en 1949, à l’occasion du 66e Salon annuel du printemps du MBAM. Sa jeune carrière est marquée par un échange avec son contemporain Paul-Émile Borduas et par un voyage à Paris en 1951, au cours duquel il fait la connaissance de Jean-Paul Riopelle. Il fait la connaissance d’éminents peintres de l’avant-garde, notamment Sam Francis – une rencontre décisive. Son retour sur la scène montréalaise coïncide avec un moment crucial de l’histoire de la peinture abstraite : en 1955, il est présent dans l’exposition Espace 55 au Musée des beaux-arts de Montréal, et dans la première exposition collective de la Galerie actuelle. Plus tard, il devient membre de l’Association des artistes non figuratifs de Montréal (AANFM).