Avec Auto-École Z, l’artiste belge Guillaume Bijl a amorcé en 1979 ce qui allait donner lieu à toute une série d’installations qu’il qualifie lui-même d’Installations de transformation. Dans cette série, l’artiste a construit au cours des quarante dernières années une œuvre dans laquelle il réalise des reconstitutions fictives de notre époque.

En 1979, Bijl rédige un pamphlet dans lequel il attribue au gouvernement la conclusion que « l’art étant dénué de pertinence sur le plan social, les espaces d’art devraient être transformés en lieux d’utilité publique ». La première œuvre de ce « projet de liquidation de l’art » est l’installation Auto-École Z. L’artiste a fermé la galerie anversoise Ruimte Z et l’a transformée en institution d’utilité publique : une auto-école. Celle-ci était une parfaite imitation de la réalité. La mise en scène était exécutée avec tant de précision que les passants pensaient réellement que la galerie avait fermé et que le lieu était devenu une auto-école. L’illusion était parfaite !

Guillaume Bijl a conscience qu’à travers le choix et l’aménagement des objets, il a procédé comme un sculpteur lors de la production de l’installation. « En fait, chaque installation que je réalise est très réfléchie. Cela reste un décor, mais il est composé de manière consciente et raisonnée en vue de restituer la réalité. »