Levi Van Veluw, artiste pluridisciplaire (vidéo, installation, photographie, dessin) est une figure centrale de la jeune scène artistique néerlandaise. Praz-Delavallade se félicite d’annoncer sa représentation avec la galerie à l’occasion de sa première exposition qui ouvrira le 17 octobre 2020.

Pour ce premier opus, Levi Van Veluw présente une série de peinturessculpures à la fois géométriques et de formes austères - voire statiques, composées de successions de répétitions rythmiques, semblant rappeler des reliques, utilisées comme pour magnifier un but supérieur. L’artiste met en évidence les similitudes entre les symboles de différentes croyances. Il révèle le désir de l’homme de rendre tangible à travers la matière le côté invisible et spirituel de la foi et, ce faisant, met en doute sa crédibilité.

Petit fils de pasteur, Levi Van Veluw fut totalement fasciné dès sa tendre enfance par les rites religieux et les pratiques qui les accompagnent. Une inclination qui va au delà de la stricte spiritualité pour atteindre les territoires de l’art par lesquels l’architecture joue un rôle majeur pour forger un langage formel que Van Veluw a méticuleusement étudié. En réalité, l’artiste est particulièrement intéressé par la procédure qui donne voie à un imaginaire conduisant à renforcer les croyants dans leur foi. Ainsi, à travers l’utilisation de la lumière, de la symétrie et l’harmonie, souvent utilisée pour décrire cette perfection divine, il souligne la proximité que l’homme entretient avec ce besoin de croyance justifiant le rôle éminent que joue l’artiste en prônant ce concept du «gesamtkunstwerk» d’œuvre d’art totale.

Principe esthétique cher au romantisme allemand apparu en Europe au XIXème siècle, ce dernier désigne une œuvre synesthétique comportant l’unification de plusieurs médiums artistiques, c’est à dire la pluridisciplinarité d’une œuvre d’art dans sa conception. Levi Van Veluw reprend à son compte ce principe de dissolution des frontières entre art et vie mêlant tous les sens à une oeuvre autonome. Ce n’est pas seulement une référence à la création divine, comme ce fut l’usage dans l’art entre le gothique et le baroque. L’artiste revendique ici sa propre validité. Il part du principe que la notion de sacré se veut une notion sociale, un produit collectif voire anthropologique, laïque et il s’interroge sur la manière dont l’art devient lui-même objet de sacralisation dans notre époque contemporaine. Cette première présentation à la galerie Praz-Delavallade rend compte de cette complexité qu’il y a à faire allusion à un art tel que l’abrite nombre de nos églises en Europe. Levi Van Veluw met en avant cette richesse artistique, oeuvres essentielles à ces peuples de croyants confortés dans la complexité de leur foi par la magnificence de l’art.

Levi Van Veluw (né en 1985 à Hoevelake), vit et travaille à Zaandam. Diplômé en 2007 de l’ARTEZ, son travail est depuis exposé à l’international, lui offrant plusieurs nominations et prix d’art contemporain : Het Hem Museum, Zaandam, NL (2020); Rijksmuseum Twente, Enschede, NL (2019); Domaine de Kerguéhennec, Bignan, FR (2018); La Galerie particulière, Paris, FR (2017); Momentum Bienal, Norway, NOR; Frac Normandie Rouen (2016). Son travail est inclus dans de nombreuses collections parmi lesquelles: Borusan Contemporary, the Caldic Collection, the Ekard Collection and Kpmg.