Le Musée des beaux‐arts de Montréal (MBAM) est heureux de présenter en exclusivité Peter Doig. Nulle terre étrangère, la première exposition d’envergure de ce rare peintre de renommée mondiale en Amérique du Nord depuis sa rétrospective flamboyante de mi‐carrière, exposée à la Tate Britain de Londres, au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et à la Schirn Kunsthalle de Francfort, en 2008. Evénement phare, cette exposition s’inscrit dans le cadre d’une saison ambitieuse de rendez‐vous avec l’art contemporain au MBAM.

« Avec son oeuvre profondément inscrite dans une tradition, qui réfère aussi bien à Gauguin, Bonnard qu’à Munch…, Peter Doig propose un regard réfléchi, esthétique et mystérieux sur les arcanes du métier de peintre qui trouve sa juste place dans un Musée des beaux arts », commente Nathalie Bondil, directrice et conservatrice en chef.

Peter Doig. Nulle terre étrangère est une coproduction du MBAM et des National Galleries of Scotland d’Édimbourg, où elle a connu un immense succès à l’été et à l’automne 2013, un événement que les critiques internationales ont souligné depuis le New York Times jusqu’à The Economist... L’exposition ne fera qu’un seul arrêt en Amérique du Nord, au MBAM. Pour le peintre écossais, la présentation de cette exposition dans les deux villes qui jouèrent un rôle central dans sa vie d’artiste – Édimbourg, son lieu de naissance, et Montréal, où il passa une partie de sa jeunesse et où il retourna en tant qu’adulte – est très riche de sens : « Le fait d’exposer à Montréal, une ville où j’ai vécu et travaillé et que j’aime profondément, compte beaucoup pour moi. Mes années au Québec durant mon enfance, à l’époque de l’Expo, au début de mon adolescence et, plus tard, ma vingtaine passée à Montréal, ont été déterminantes pour l’évolution de ma peinture. J’ai découvert les salles du Musée quand j’étais enfant. À l’idée d’y exposer aujourd’hui, je me sens extrêmement privilégié. », confie l’artiste.

Au long des trois décennies de sa carrière, il a su insuffler une vie nouvelle à un médium qui, pour beaucoup, avait perdu sa raison d’être. Son inventivité formelle, la sensualité unique de sa palette et sa suggestivité romantique le situent en effet bien loin de l’approche conceptuelle qui caractérise l’art contemporain. Sa volonté de relever le défi que pose encore la peinture des Gauguin, Matisse, Bonnard, Marsden Hartley et Edward Hopper le place plutôt dans une longue lignée de grands coloristes, des maîtres de l’expression picturale aux oeuvres richement texturées.

Peter Doig. Nulle terre étrangère est la première exposition consacrée à la production de l’artiste depuis qu’il a découvert La Trinité, en 2000, et qu’il s’y est établi, en 2002 : un tournant dans sa peinture. Comme l’a écrit le poète écossais Robert Louis Stevenson dans Les Squatteurs de Silverado : « Il n’existe nulle terre étrangère. Seul le voyageur est étranger. »

Pendant la période qui fait l’objet de cette exposition, Doig, alors établi à la Trinité, a également partagé son temps entre Londres, New York et Düsseldorf. Après avoir quitté Édimbourg à un très jeune âge, cette existence quasi nomade, ses souvenirs d’une enfance vécue en partie au Canada et ses études à Londres, où il a passé une vingtaine d’années, lui ont permis d’accumuler un foisonnant bagage visuel et un vaste répertoire de motifs auxquels il puise en permanence.

Stéphane Aquin, commissaire de l’exposition, commente : « Au fil de ses innombrables arrivées et départs, de ses séjours à la Trinité et à New York entre lesquels il partage son temps, Doig a entrepris un long voyage qui l’a conduit des souks de Tanger à l’abstraction, d’une rêverie peuplée de mondes intérieurs inexplorés à la représentation des décombres laissés par l’histoire sur son sillage. Quels chemins, se demande‐t‐on, peut encore fréquenter le peintre pour qui nulle terre n’est étrangère? »

La présentation du MBAM lève notamment le voile sur la démarche de composition picturale si singulière de l’artiste, en exposant côte à côte dessins préparatoires et toiles achevées. Elle réunit plus d’une centaine d’oeuvres, dont quarante tableaux majeurs, études, documents personnels et une vaste sélection d'affiches de club de films, le tout réalisé au cours des quatorze dernières années. L’accent est en outre mis sur les images récurrentes de l’artiste. À la fois dépouillées et monumentales, ces oeuvres variées d’une captivante beauté et d’une impressionnante liberté sont l’aboutissement d’une série d’esquisses et d’adaptations dont beaucoup n’ont encore jamais été révélées au public.

Peter Doig. Nulle terre étrangère est organisée par le Musée des beaux‐arts de Montréal et la Scottish National Gallery of Modern Art d’Édimbourg. Le commissariat de l’exposition est assuré conjointement par Stéphane Aquin, conservateur de l’art contemporain au Musée des beaux‐arts de Montréal, et Keith Hartley, conservateur en chef de la Scottish National Gallery of Modern Art.

Le Musée des beaux‐arts de Montréal
Pavillon Jean-Noël Desmarais
1380, rue Sherbrooke Ouest
Montréal (Québec) H3G 1J5 Canada
www.mbam.qc.ca

Heures d'ouverture
Mardi de 11h à 17h
Mercredi de 11h à 21h
Jeudi de 11h à 17h
Vendredi de 11h à 17h
Samedi et dimanche de10h à 17h

Images apparentées

  1. Peter Doig, Walking Figure by Pool, (Personnage marchant près d’une piscine), 2011, Huile sur lin, 260 × 200 cm, Collection particulière, New York. Avec l’aimable concours de la Michael Werner Gallery, New York et Londres
  2. Peter Doig, Cricket Painting (Paragrand) (Peinture Cricket [Paragrand]), 2006-2012, Huile sur toile, 300 × 200 cm, Collection particulière, Courtesy Michael Werner Gallery, New York and London
  3. Peter Doig , Pelican (Stag), 2003, Huile sur toile, 276 × 200,5 cm, Avec l’aimable concours de la Michael Werner Gallery, New York et Londres, Photo Thomas Mueller