Tous les êtres sensibles, que ce soit consciemment ou non, veulent le bonheur. Ce que nous aimons nous contente et nous rassure, alors que nous repoussons avec force et vigueur ce que nous détestons. Fondamentalement, nous souhaitons tous le bonheur et essayons d’éviter la souffrance par tous les moyens possible. Mais toutes ces solutions que le monde moderne met à notre disposition pour être heureux et le rester, ne sont-elles pas également des pièges, nous enfermant dans un cercle vicieux ?

La tradition bouddhiste nous enseigne que tout est impermanent et que rien ne dure. À l’image d’un éclair dans le ciel, tout cesse inexorablement et ne perdure qu’un court instant ; notre condition d’être humain elle-même est conditionnée par la naissance et la mort. Plus largement, tout ce qui vit, les animaux, les végétaux, les insectes et même les minéraux suivent ce fonctionnement. Même la matière, à l’image d’une belle voiture neuve, finit par vieillir et par se détériorer inévitablement. Et si notre contentement peut être à son paroxysme quand nous acquérons ce véhicule, celui-ci ne sera que de courte durée si un automobiliste nous heurte, ou si nous endurons les affres, que le temps lui inflige. La plénitude et la satisfaction ressenties lors de cette acquisition ne pourront subsister que si nous renouvelons cette saisie, encore et encore, nous enfermant dans un cercle sans fin. L’attachement à une source de bonheur éphémère ne nous mènera donc qu’à une multitude de saisies qu’elles soient physiques ou bien mentales. Ces dernières sont caractérisées par nos besoins et nos lubies, que nous concrétisons par des achats par exemple, et qui nous permettent de maintenir un niveau de bonheur satisfaisant, mais surtout d’éviter la souffrance. Par la suite, nous supportons le karma négatif de ces habitudes que nous édifions pierre après pierre en nous-mêmes. Celles-ci élèvent les murs d’une prison bâtie sur nos attachements, et la porte, bien qu’elle soit restée ouverte, demeure camouflée par nos envies et nos désirs. Peu à peu, ces routines provoquent des dérèglements et des douleurs physiques ou mentales, et entraînent un mal-être que nous avons parfois du mal à percevoir ou à débusquer. En effet, tous ces objets de saisie, que sont par exemple, les téléphones portables, les vêtements de marques, etc. créent et participent à asseoir notre identité sociétale. Toutefois, celle-ci étouffe notre vraie nature, allant même jusqu’à nous faire croire que nous ne sommes plus que cela.

À l’inverse, le vrai bonheur réside dans l’absence de souffrance, et en faire véritablement l’expérience nécessite d’éliminer dans notre esprit toutes les pensées et émotions néfastes. La colère, le désir, la jalousie, la confusion et l’orgueil sont, selon le bouddhisme, les cinq poisons qui sont à la source de la souffrance. Pour les anéantir, il faut développer des qualités intérieures opposées, telles que l’amour, la joie, la compassion et l’équanimité. Grâce à la méditation, qui nous a été enseignée par le bouddha, il nous est possible de prendre conscience des pensées et des émotions négatives, qui envahissent notre esprit et de les contrecarrer. À l’inverse, une approche se contentant de traiter les symptômes ne fera qu’enfouir les problèmes et asseoir un état de souffrance latent et un bonheur illusoire. Se débarrasser de ses mauvaises habitudes, qu’elles soient physiques ou psychiques, en développant le calme mental, nous permettra donc à termes d’élimer la souffrance. Pour cela, la méditation sur l’attention est un choix de premier ordre. Car si la souffrance nous indique de façon claire, qu’un changement est nécessaire, il est impératif de soigner tout d’abord son esprit, pour simultanément commencer à guérir son corps. Car nos karmas nous mènent la vie dure et l’on ne les abandonne pas, comme on jetterait une vieille paire de chaussettes à la poubelle. Et se débarrasser de ses mauvaises habitudes demande un travail attentif et minutieux, porté sur l’attention et la vigilance de nos propres pensées. Dans cette optique, l’approche énergétique peut également soutenir ce processus de guérison.

Car, si la méditation nous propose une solution adéquate et efficace pour transformer et réaliser la nature de l’esprit, une démarche plus globale est nécessaire pour mettre toutes les chances de son côté. Et l’énergétique est un complément incontournable pour permettre à son corps et à son esprit de progresser en symbiose. Pour cela, plusieurs disciplines existent et si certaines sont bien ancrées dans les mœurs, comme l’acupuncture par exemple, d'autres comme le Reiki font encore débat. Pourtant il est bien question de la même énergie et si la médecine chinoise utilise les méridiens et ses nombreux points vitaux pour soigner, le magnétisme fonctionne bel et bien de la même façon : sur les énergies ! Alors que ces deux systèmes de guérison holistiques permettent à un praticien de vous aider, d’autres préférons le yoga, le qi gong ou le tai-chi-chuan, qui sont des arts énergétiques, que tout le monde peut pratiquer.

Toutefois, mon expérience personnelle m’a amenée à avoir une approche basée sur la recherche et l’annihilation de la cause elle-même et non du symptôme. Pour cela, la pratique du bouddhisme m’a conduit à méditer et à acquérir le recul nécessaire, pour appréhender la guérison sous un angle complet et constructif. Prenons l’exemple d’un médicament antidouleur, qu’un médecin donnerait à son patient pour soulager une douleur au foie ; ce dernier va très certainement atténuer le mal, mais pas l’origine du problème. Maintenant, étudions l’angle de la médecine chinoise, qui met en relation le foie et la colère. Si cet organe est déficient, il se peut que cela vienne en partie, de cette émotion incontrôlée (en l’absence d’autres causes) ; dans ce cas, un traitement énergétique, dispensé sur le foie ne pourra pas soigner seul l’origine du mal. Et si le magnétiseur réalise un soin, il se peut qu’il atténue les douleurs, au même titre que l’analgésique, mais il donnera aussi, probablement l’occasion au patient de retourner de plus belle dans ses travers émotionnels. Seule une approche psychologique, soutenue d’une part par la méditation et d’autre part par l’énergétique, peut faire disparaître le problème définitivement.

Qui est le mieux placé pour se libérer, que le créateur de ses propres chaînes ? Si le Reiki est actuellement très prisé et pratiqué par de plus en plus de monde, il est cependant nécessaire d’appréhender l’Homme dans sa globalité avant de soigner autrui. Et si certains praticiens prétendent que seuls les initiés peuvent canaliser cette énergie, je suis pour ma part, persuadé que l’énergie cosmique est disponible pour tous et à tout instant. L’essentiel est de s’ouvrir à un nouveau Monde, inobservable, impalpable, mais bien réel. Car si « tout est énergie », comme le dit Einstein, alors nous sommes tous des êtres vibrants d’énergie et l’énergie ne connaît pas de limites. Alors, accepter cette nouvelle réalité, c’est également accepter un monde invisible, interconnecté et illimité ; c’est également regarder notre capacité d’évolution avec un regard neuf et relié avec tout ce qui vit autour de nous. Il est donc de notre devoir, de prendre à bras le corps notre santé émotionnelle et physique, qui vous l’aurez compris sont étroitement liées à l’évolution même de l’espèce humaine.

Puissent tous les êtres sensibles connaître le bonheur et les causes du bonheur.