La création du département d’art de l’Asie du Sud-Est résulte de la réunion de deux grandes collections d’art khmer, entre 1927 et 1931 : celle du fonds ancien du musée d’Emile Guimet -avec l’ensemble d’art du Cambodge réuni par Etienne Aymonier (1844-1929) – et celle de l’ancien Musée Indochinois du Trocadéro dont Louis Delaporte (1842-1925) avait été l’initiateur et le conservateur.

Ces collections furent complétées jusqu’en 1936 par les envois de l’Ecole française d’Extrême-Orient dont fit partie le fronton de Banteay Srei MG 18913. L’ensemble de sculptures khmères permet d’illustrer les grandes périodes de l’art du Cambodge, des origines à nos jours et n’a pas son équivalent en Occident. Il est le reflet de la contribution française à la connaissance de cette prestigieuse civilisation. Le Harihara de l’Asram Maha Rosei (MG 14910, VIIe siècle), le fronton de Banteay Srei ( MG 18913, vers 967), ou la tête de Jayavarman VII (P 430, fin du XIIe-début XIIIe siècle) font partie des chefs-d’oeuvre de la sculpture mondiale.

Un rare ensemble de sculptures du Champa présente les principales phases d’évolution de l’art de cet ancien royaume indianisé -jadis situé dans le centre et le nord du Vietnam actuel. Parmi ces oeuvres, il convient de citer le grand Shiva des Tours d’argent (MG 18130, XIe-XIIe siècle).

Si la section consacrée aux arts de l’Asie du Sud-Est est particulièrement riche en ce qui concerne le Cambodge et le Vietnam indianisé (Champa), elle comporte également des oeuvres permettant d’offrir un large panorama sur les arts de la Thaïlande, de l’Indonésie, du Vietnam sinisé, ainsi que sur ceux de la Birmanie et du Laos.