La collection grecque s’organise autour d’un remarquable ensemble de vases. Ils égrènent un parcours chronologique allant du néolithique jusqu’à l’époque des souverains hellénistiques. Ces objets utilitaires (service à vin, boîtes à bijoux, offrandes funéraires, …) sont souvent ornés de décors figurés évoquant l’activité militaire des citoyens, la camaraderie et les beuveries au symposium, le mariage ou la vie des femmes au gynécée. On y rencontre aussi le cortège des dieux et héros grecs, d’Athéna à Zeus, en passant par Héraclès ou Thésée combattant le Minotaure.

La première section présente un panorama des sociétés qui se sont développées sur l’île de Chypre au cours des siècles. En parallèle, se dévoilent les cultures les plus anciennes qui se sont déployées sur le sol grec, arts cycladiques, minoens, mycéniens. La naissance de la cité grecque et ses développements au cours des périodes géométrique, orientalisante et archaïque (VIIIe-VIe s.) se découvrent ensuite dans différentes cités et régions (Athènes, Corinthe, Sparte, la Béotie, l’Ionie…)

Les vases fabriqués à Athènes aux VIe et Ve siècles av. J.-C. occupent la place d’honneur, avec des pièces célèbres comme le canthare de Douris ou le stamnos de Smikros. Ils sont groupés par thèmes tout en respectant la chronologie. Les ustensiles du banquet et son déroulement sont longuement évoqués. Les images sur vases font revivre sous nos yeux les Athéniens : les hommes chassent, pratiquent le sport et la guerre, les femmes discutent, se font belles et s’occupent des enfants. À la mort d’un membre de la famille, le défunt, étendu sur un lit funèbre, entouré de pleureuses, est salué par ses proches. Amené ensuite à la nécropole, le corps est soit inhumé, soit incinéré pour être enterré dans un récipient. On le place en terre avec divers objets parfois détruits rituellement. La tombe est signalée par un monument. Des plaques funéraires, des vases, des stèles en marbre, des terres cuites permettent d’évoquer des rituels complexes.

Les cités grecques d’Italie du Sud ont adopté la technique attique de la figure rouge, tout en l'adaptant. S’y développent des styles régionaux, qui mêlent apports grecs et locaux, ainsi que des cultures riches et raffinées comme celle de Tarente. L’un des chefs d’œuvres de la collection des MRAH provient d’Apulie : le cratère représentant l’apothéose d’Héraclès.

À la période hellénistique, des objets en pierre, en verre, en céramique témoignent des nouvelles sensibilités qui se déploient dans le bassin oriental de la Méditerranée. Les figurines en bronze et en terre cuite illustrent des perceptions nouvelles de l’humain à travers une grande diversité de représentation du corps (idéal, difforme, …). Une place particulière est consacrée au royaume grec d’Égypte sur lequel règnent les Ptolémées depuis leur capitale, Alexandrie.