Après avoir été présentée à Reims et Arras, l’exposition poursuit son voyage à Meaux à la rencontre du public. Archéologues, conservateurs et historiens vous présentent plus de 300 objets de fouilles meurtris par la guerre et conservés par la terre, issus des champs de bataille de la Grande Guerre.

Que peut bien ajouter l’archéologie au nombre incalculable de documents écrits, iconographiques, photographiques et cinématographiques, témoignages directs, qui forment le récit déjà bien étayé de la Grande Guerre ?

La réponse est toute entière dans cette exposition : il faut se confronter à l’aspérité des éclats d’obus, voir de ses propres yeux les casques troués de part en part, prendre la dimension des balles de mitrailleuse, s’interroger devant l’étrange contenu d’une boîte à souvenirs, deviner un regard derrière un masque à gaz, douter devant l’utilité d’un sabre ou d’une cuirasse, entrevoir un sursaut d’humanité dans la dignité d’une sépulture… pour comprendre ce que fut la vie quotidienne dans cet univers de mort.

L’archéologie est une science de la vie et de la mort et ses témoignages ont ceci d’incomparable : ils apportent un contact sans filtre avec le réel et gravent dans notre mémoire des souvenirs “brûlants”. Cette exposition offre une vision très pertinente et parfois originale du quotidien du combattant et plus largement des enjeux de ce premier conflit mondial.