Ce 24 avril 2021, le Parlement Européen se prononcera concernant le passeport vaccinal proposé par la Commission Européenne, un passeport qualifié de « vert », mais qui pourrait se révéler noir.

On ne vaincra cette pandémie sans tuer la démocratie que par une citoyenneté responsable, dans une démocratie effective et fonctionnante. Aux artistes en Europe, rappelons que l’art s’est toujours créé dans un « contexte limité », à l’intérieur de limites formelles et contextuelles, tantôt légitimes tantôt illégitimes. La limite n’empêche pas l’art d’exister, elle le forme, le réforme et le transforme.

En cette veille de l’été, rien n’empêche d’organiser les spectacles sur les vastes places. Et rien n’oblige à ficher les spectateurs. Il suffit de les pourvoir de billets d’accès pour éviter de périlleux assemblements. Ce n’est pas l’identité de celui qui assiste au spectacle mais le nombre de ceux qui y assistent qui importe. Le reste relève de la responsabilité des organisateurs, publics et privés : organiser le temps et l’espace pour rendre la libre culture possible, baliser dans le respect de l’égalité des chances.

L’Union Européenne serait-elle devenue une société de lemmings ?

Savez-vous ce que sont les lemmings ? Les lemmings sont des rongeurs qui vivent en société dans un environnement où les ressources sont rares, dans la toundra. Lorsque la nourriture vient à manquer, ils partent en colonne, et vont droit devant eux, l’un derrière l’autre, jusqu’à ce qu’ils rencontrent un fleuve. Quelques-uns se détachent alors du groupe. La plupart se noient, droit devant. Seuls les plus forts, et les plus malins survivent. Au sortir de l’épreuve, la population réduite ne pèse plus sur les ressources de la « société lemmings », jusqu’à une prochaine migration, droit devant.

L’Union Européenne serait-elle devenue une société de lemmings ?

Que sait-on du coronavirus SARS-Cov-2 ? On sait qu’il s’agit d’une pandémie mondiale, qui menace la santé des huit milliards d’habitants de la planète. On sait aussi que ce virus est mortel pour certaines personnes. On sait, c’est le propre du vivant de s’adapter, que l’apparition des variantes du virus se multiplient… C’est à peu près tout ce que l’on sait.

Que ne sait-on pas concernant ce Coronavirus ? En réalité, on n’en sait presque rien… On ne sait pas pourquoi certaines personnes fragiles en meurent et d’autres n’en meurent pas. On ne sait pas non plus pourquoi le taux de mortalité est aussi élevé dans certains pays considérés à la pointe de la médecine, la Belgique, par exemple, actuellement 6ème à ce triste record mondial, contrairement à l’Allemagne sa voisine (43ème position) tout aussi technologiquement avancée et organisée, ou encore à la Grèce (50ème position) dont la crise des finances publiques en 2008 a pourtant mis à terre le système des soins de santé.

D’où sort ce virus (les accusées chauve-souris n’ont pas de compte en banque, elles ne sont pas susceptibles de devoir affronter des procès …) ? Comment le SARS-Cov-2 se déplace-t-il ? Pourquoi frappe-t -il avec une insistance acharnée en Europe les villes de Crémone, Come, Breccia ? Pourquoi joue-t-il à saute-mouton, au fil du temps, d’un pays à l’autre, d’une ville à l’autre… Pourquoi frappe-t-il l’Allemagne à la veille des élections, etc.

Logiquement, on sait donc que ces incertitudes ont pour conséquence d’engager les finances publiques des Etats dans une course sans fin, qui épuise société et citoyens. C’est encore davantage le cas lorsque les mesures (à court terme, les meilleures réponses possibles) ne répondent pas aux questions qui effectivement se posent, plus précisément, lorsque les questions adressées ne sont pas rangées dans l’ordre adéquat des priorités.

On sait que la course au vaccin ne sera jamais résolutive. On sait que la sécurité des populations, ce but à atteindre, ne sera restaurée que lorsqu’on aura la capacité de traiter ces nouvelles maladies, comme toutes les autres que l’on soigne, seule protection effective de quiconque y sera effectivement exposée.

Or, curieusement, les investissements de l’Union Européenne se concentrent sur les vaccins, un remède qui non seulement n’est pas résolutif, mais de surcroît apparait à présent utilisé pour endommager les valeurs démocratiques. Simultanément, ces mêmes investissements négligent de surcroit les remèdes résolutifs. Et gare aux médecins qui s’aventurent à promouvoir la recherche sur les médications. Plusieurs d’entre eux se sont fait interdire de parole. Des médecins ont même reçu ordre de ne pas utiliser des médicaments connus dont ils observent l’efficacité « parce que leurs effets sur cette nouvelle maladie n’étaient pas (encore) démontrés scientifiquement ». Bref, mieux vaut laisser mourir que tenter de soigner ? Impossible de ne pas s’interroger sur le pourquoi. Alors que les instances publiques accordent des milliards d’euros aux industries pharmaceutiques pour la recherche et la production de vaccins, personne n’entend parler d’investissements équivalents pour développer les moyens de guérison… avec pour conséquence que l’Union Européenne un an plus tard a déjà perdu 1% de sa population.

Mais pour les lemmings européens, aucun problème : menacés dans leur existence, ils savent où aller, droit devant : le salut dans les vaccins.

Or, que sait-on des vaccins disponibles ? On sait (on semble savoir) qu’ils réduisent les risques de décès des personnes les plus fragiles, pendant un temps inconnu et uniquement contre certaines des variantes du virus.

Personne ne sait par contre si les vaccins ne favorisent pas la diffusion du virus, s’ils n’ont pas pour effet de favoriser ses mutations et/ou sa force de frappe. Personne ne sait quelle est leur efficacité, ni pendant combien de temps elle durera. Personne ne connaît les conséquences à long terme de ces vaccins sur les personnes vaccinées. Les couples seront-ils encore fertiles ? Les débilités mentales augmenteront-elles ?

On ne sait pas davantage si cette campagne de vaccination « de masse » n’aura pas pour conséquence d’affaiblir, à long terme, l’ensemble de la population européenne, à commencer par tout son personnel sanitaire et des forces de l’ordre. « Quelqu’un » ne risquerait pas d’en tirer profit ? À court ou à long terme…

Personne par ailleurs qui sache quel est le taux effectif de mortalité dû aux vaccins. Et ce n’est pas le fait de proclamer qu’il n’est pas démontré que les décès successifs aux vaccins soient dus aux vaccins qui rassurera. Car il n’est pas davantage démontré que ces décès successifs n’ont pas été causé par le vaccin. On ne les compte plus, ces généralisations abusives et autres syllogismes dans les explications qui se succèdent. Quand ce ne sont pas tout simplement des revirements à 360°, un jour un vaccin convient jusqu’à 55 ans et le lendemain il ne convient plus qu’aux personnes qui ont plus de 55 ans…

Personne pour remarquer qu’aucun vaccin antiviral jamais utilisé ne compte parmi ses risques le fait de rendre contagieuses les personnes vaccinées. En l’espèce ce serait le cas, à tout le moins dans une certaine mesure pendant un certain temps. La société des lemmings prend donc un certain risque de développer la maladie plutôt que de la combattre… Un risque calculé ? Que ces vaccins soient principalement produits dans une commune voisine de celle d’un ministre de la Santé qui a fait détruire en 2018 (deux ans avant le début de cette pandémie) les stocks stratégiques de masques en Belgique, contraignant ce pays qui héberge les institutions européennes à se comporter en cigale plutôt qu’en fourmis, ne semble déranger personne.

Bref, comme les lemmings, on sait bien peu de chose sur le parcours, et l’équation reste peuplée de tant de X inconnues. Comme les lemmings, la Commission Européenne va droit devant, et les Etats membres courent à sa suite.

En réalité, les autorités, la presse, les citoyens déclarent, proclament leur foi ou leurs croyances, les portent au rang de science, avec pour conséquence que c’est la science même qui se décrédibilise et les croyances qui se développent : pour, contre… qui va savoir… Car ceux qui déclarent savoir mentent. En l’état, le savoir à un niveau que la science puisse homologuer sans se discréditer est tout simplement impossible faute de recul dans le temps.

Cela se produit alors que le déficit démocratique en Europe était déjà à son comble avant la crise sanitaire, et que tout message public avait donc déjà tendance à se retrouver en carence de crédibilité, soit pour son contenu soit pour l’identité de la personne qui le communiquait.

Il faut à présent constater que ces incohérences qui rendent la communication impossible sur le sujet qui nous occupe ne sont pas dues à un problème de « connaissance scientifique ». Elles sont le résultat d’un choix de politique, celui de tenter de faire passer pour scientifique les volontés (intérêts ?) politiques du moment. Quand le lemming de tête part droit devant, tous se mettent à sa suite. Quitte à ce que (presque) tous finissent noyés dans le fleuve ? Rari nantes in gurgite vasto…

Dans cette société de lemmings (un mode particulièrement commode de gouverner, ou plutôt de commander), le vaccin a donc été porté au rang de seule panacée. La vaccination n’est donc pas retenue comme une des solutions pour réduire le pouvoir di virus. Il n’est pas davantage retenu comme la solution qui s’appliquerait aux personnes pour lesquelles les risques de la pandémie sont plus élevés (multi pathologies, dépassement de l’âge moyen de survie…) que ceux portés par les vaccins. Il n’est pas davantage « mis à disposition » de citoyens informés qui le souhaitent parce qu’ils s’estiment courir plus de risques du virus que des effets à court et à long terme du vaccin (notamment l’affaiblissement du système immunitaire général). Pour mémoire, les européens, « supra médicalisés », sont aussi les humains les plus fragiles de la planète…

Dans la société des lemmings, le vaccin fait donc l’objet d’une campagne de brainwashing unique dans l’histoire, s’efforçant de le promouvoir comme la « seule » solution contre le SARS-Cov-2, droit devant. Il en est même qui voudraient l’imposer, en masse et ce avant même que les incertitudes (notamment la question de ces décès suspects, mais aussi toutes les autres questions) qui le concernent trouvent réponse scientifique (donc notamment, stable dans le temps). Le propre de la société des lemmings, c’est qu’à part le chef qui n’est jamais vraiment identifiable mais qui donne le cap, personne ne pense, et tout le monde suit.

Un passeport vert qui pourrait s’avérer noir

Après un siècle d’éducation et de démocratie (plus ou moins participative pour cause de déficits démocratiques), les citoyens de l’Union Européenne ne sont toutefois pas encore devenus tout à fait des lemmings. Quelqu’un (qui ? quand ? pourquoi ? … personne ne sait) s’est donc imaginé d’imposer un système « informatique » qui permette de ficher les bons et les mauvais lemmings… un instrument qui tôt ou tard permettra de discriminer les citoyens, où qu’ils soient et quoi qu’ils fassent, de les frapper de l’étoile jaune.

On finit ainsi par devoir se demander pour qui et pourquoi l’Union Européenne se comporte comme une société de lemmings dans cette crise sanitaire. D’autant que la question d’un passeport vaccinal vient d’y surgir il y a quelques semaines, un passeport qualifié de « vert », mais qui pourrait en réalité se révéler « noir » à voir combien il avance, alors que le secteur de la culture est réduit au silence, à marche forcée (le Parlement Européen devrait le voter ce 24 avril 2021 !) … au contraire du Recovery Fund qui depuis de nombreux mois traîne la patte lorsqu’il n’avance pas comme un crabe.

La société des lemmings n’a que faire de développer des méthodes de guérison qui permettent de transformer cette pandémie en maladie comme toutes les autres qui affectent l’Occident1. Elle n’a que faire d’une campagne européenne de promotion des défenses immunitaires. Elle n’a que faire d’organiser la société afin de sauvegarder la santé ET l’économie, à court ET à long terme. Elle n’a que faire de donner priorité à la santé mentale de « l’humain », et de mettre au second plan ce mode de profit qui accroît les inégalités sociales.

Plus inquiétant encore, la société des lemmings évite de concentrer ses ressources publiques, humaines et financières, contre ces organisations criminelles qui débilitent les citoyens dans l’Union Européenne, contre celles qui font circuler les produits alimentaires trafiqués, celles qui, polluant l’environnement, détruisent la santé de ceux qui n’habitent pas les banlieues vertes, celles qui gonflent les coûts de production des produits de premières nécessités par des chaines infinies d’inutiles intermédiaires avides, celles qui détournent, au prix de la corruption, les ressources publiques au bénéfice des leurs, qui se constituent des « territoires » avec les biens de citoyens dont elles auront d’abord organisé la ruine (saisies pour retards de remboursements, usure, faillites commerciales, d’entreprises…).

A cette dernière fin, quelle aubaine que ces lockdowns successifs qui font tomber ces biens, les uns après les autres, dans les escarcelles de ces organisations criminelles qui flirtent historiquement et structurellement avec le noir en politique...

La société des lemmings continue donc de ne pas (vouloir ?) prendre la mesure de la nuisance de ces organisations qui, directement ou indirectement, ont à tout le moins favorisé la pandémie, qui à présent sont les premières à en tirer bénéfice, et qui ont les moyens et ont déjà effectivement infiltré ces banques de données « publiques » que l’on (qui précisément, car cette initiative « européenne » n’a pas d’auteur identifié…) tente ainsi à marche forcée d’imposer aux démocraties européennes.

Dans de telles circonstances, il est irresponsable (sinon criminel) de ne pas se demander à qui profite le crime. Une nouvelle arme contre la démocratie ?

Entraver, pire encore interdire, la culture, lieu d’expression et de communication publique, est donc aussi irresponsable, tant pour ceux qui donnent priorité à la santé que pour ceux qui y placent l’économie, et certes pour ceux qui entendent continuer à vivre en démocratie, bénéficiant de ces valeurs, droits et devoirs, que cela implique.

Le Parlement Européen se prononcera fin avril 2021 concernant ce passeport vert (noir ?), et jusqu’à cette date, les lieux de culture restent muets, même là où le printemps est déjà arrivé.

L’urgence est donc devenue extrême de restituer la culture aux citoyens, pour leur restituer la parole et la liberté de refuser cette étoile jaune qui opprime toute possibilité de responsabilité, en conséquence, toute démocratie.

En résumé ?

En l’état des connaissances, la vaccination contre le SARS-Cov-2 est une arme temporairement utile pour toute personne qui, correctement informée, l’estime au vu des circonstances qu’elle est amenée à confronter, utile.

Les incertitudes condamnent par contre toute contrainte en cette matière, d’une part pour les risques à court et à long terme que cela présente, d’autre part parce que violations graves des droits individuels inaliénables et des valeurs qui fondent les démocraties.

Quant à un passeport vaccinal, tant que les moyens n’existeront pas de protéger les banques de données d’intrusions risquées pour les citoyens et incompatibles avec les valeurs de nos sociétés, il doit être considéré comme un danger public. En l’état, ce n’est pas demain la veille. Serait-ce un hasard que les données personnelles des citoyens belges ont déjà été livrées en libre accès à la Russie, et que c’est un commissaire européen belge qui en promeut l’initiative ? L’usage noir que des organisations criminelles en feraient, ont les moyens d’en faire ou pourraient en faire, est en effet beaucoup plus dangereux que le Coronavirus, pour les citoyens et pour nos sociétés.

Ceux qui sauvent les lemmings de l’extinction de l’espèce, ce sont les lemmings qui rompent le rang. On ne vaincra cette pandémie sans tuer la démocratie que par une citoyenneté responsable, dans une démocratie effective et fonctionnante.

C’est le rôle des artistes de rompre le rang de la société des lemmings, par la pensée, par le débat, par l’expression et la communication, tout ce qui permet de faire des citoyens des êtres responsables dans une société.