La galerie Tornabuoni Art présentera, du 10 octobre au 20 décembre 2014, une exposition inédite dédiée à l’artiste italien Turi Simeti. La galerie, qui défend et promeut les artistes italiens de la seconde moitié du XXe siècle, organise ainsi, en collaboration avec l’artiste, sa première rétrospective en France.

L’exposition rassemblera trente oeuvres significatives de la démarche artistique de Turi Simeti. Cette sélection d’oeuvres témoigne de la volonté de l’artiste de rompre avec la planéité de la surface de la toile, notamment dans la disposition marginale des éléments, dans des combinaisons séquentielles ou opposées, jouant avec les reliefs, toujours en recherche d’un équilibre esthétique.

Né en 1929 à Alcamo, Turi Simeti a d’abord suivi des études vétérinaires puis juridiques, avant de s’installer à Rome en 1958, où il fréquente l’atelier d’Alberto Burri. Il commence alors à peindre et effectue de longs séjours à Londres, Paris, et Bâle, où il s’imprègne du climat international de remise en question des bases artistiques et traditions picturales. Le langage qu’il élabore s’articule autour du concept de tableau-objet, où la toile est délivrée de sa notion de simple support.

Au début des années 60, dans le sillage d’Agostino Bonalumi et Enrico Castellani, il réalise les Legni ovali (bois ovales) et les Cartoni neri (cartons noirs), où sa rigueur et sa rationalité se traduisent par l’association de la monochromie à une forme géométrique en relief, l’ellipse, qui deviendra peu à peu sa marque de fabrique.

A partir de 1963, il participe à plusieurs expositions européennes : Arte Visuale à Florence, Nouvelle Tendance 3 à Zagreb, Arte Programmata - Aktuel 65 et Weiss auf Weiss à Berne en 1965 et 1966. Il s’installe à Milan en 1965 et est invité à s’engager dans le projet ZERO Avantgarde dans le studio de Lucio Fontana, mouvement au sein duquel il joue un rôle actif durant les années 60 et 70. Sa première exposition personnelle se tient la même année à la Galerie Wulfengasse à Klagenfurt en Autriche. Son travail évolue vers une nouvelle disposition de l’art en rapport avec l’espace qui l’amènera à réaliser à la fin des années 60 ses premières toiles «extroflexes».

En 1971, en adhésion au climat de contestation artistique, il réalise la performance Distruzione di un aliante (Destruction d’un planeur) à la Galleria La Bertesca à Gênes. En 1980, c’est la Pinacoteca Comunale di Macerata qui lui consacre une exposition. La même année, il installe un atelier à Rio de Janeiro lui permettant d’exposer au Brésil. Ses oeuvres sont présentes dans de nombreuses et prestigieuses collections publiques et privées.

Depuis les années 90, Simeti développe un langage plaçant la notion de dynamisme au centre de sa recherche, qui s’inscrit comme une expérimentation active de la forme et de la couleur. Aujourd’hui considéré comme un artiste pionnier de l’art italien de la seconde moitié du XXè siècle, Turi Simeti poursuit son travail de création dans son atelier milanais.