Le 5 Novembre 2024, les américains éliront leur futur président. Les primaires des partis démocrates et républicains approchent, et les candidats majeurs se sont déjà déclarés. Pour l’instant, tous les voyants semblent indiquer la revanche de 2020 entre Donald Trump et Joe Biden.

Les primaires pour les deux camps auront lieu entre janvier et août 2024, et désigneront les candidats finalistes qui tenteront d’accéder à la maison blanche. Puis le 5 Novembre, les citoyens se rendront aux urnes pour élire les grands électeurs d’un des deux partis qui composeront le collège électoral. Ces élus du collège électoral voteront ensuite en décembre depuis leur état respectif, et ces votes seront dépouillés en Janvier au Capitol.

Dans 48 des 50 États, le parti politique qui remporte le plus de voix rafle tous les grands électeurs. Les États du Maine et du Nebraska quant à eux, récompensent le parti vainqueur du vote populaire par 2 électeurs, mais aussi celui ayant gagné dans chaque district par une voix à chaque fois.

Le recensement de 2020 a légèrement modifié la répartition du nombre de grands électeurs par États pour se calquer sur la population. Malgré la perte d’un électeur, la Californie reste l’État le plus puissant électoralement avec ses 54 votes électoraux. Puis viennent le Texas et ses 40 voix qui en a récupéré deux en 2020, la Floride avec 30 et New York qui en possède désormais 28. Chaque parti politique a ses États dans lesquels il est certain de gagner.

Comme lors de chaque édition la victoire se jouera dans les Swing states, ces États presque également répartis entre républicains et démocrates qui ont tendance à décider de la victoire nationale. Les États clés des élections 2024 vont être la Georgie, la Pennsylvanie, le Michigan, la Caroline du nord, le Wisconsin et l’Arizona. En 2020, près de 90% du budget des candidats Biden et Trump pour la publicité télévisée avait été investi dans ces États cruciaux plus la Floride, qui semble désormais acquise aux républicains. Les dépenses des Démocrates avaient payé à l’époque, investissant un peu plus de 600 millions $ sur ces 7 États face aux 400 million $ de leurs rivaux. Joe Biden avait fini par remporter le Wisconsin, le Michigan, la Pennsylvanie, la Georgie et l’Arizona, États perdus 4 ans plus tôt par Hillary Clinton. Parmi les Swing states, Trump s’était seulement imposé en Floride et en Caroline du Nord. Symbole de l’utilité des dépenses partisanes, la Caroline du Nord était l’unique État de ces 7 dans lequel les Républicains avaient investi plus d’argent que les démocrates. Dans ces Swing states, la compétition est rude et le vainqueur l’emporte parfois à quelques milliers de voix près comme ce fut le cas en Arizona et en Géorgie en 2020.

Côté démocrate, Joe Biden a annoncé qu’il était candidat à sa réélection le 25 Avril dernier. Malgré les nombreuses critiques sur son âge, le président de 80 ans a lancé sa campagne à travers une vidéo YouTube postée sur sa chaine. Dans ce clip de 3 minutes, Biden annonce vouloir continuer à défendre les libertés fondamentales. Il s’appuie sur des images de l’invasion du Capitol pour symboliser les mauvaises intentions de son principal opposant. On y retrouve aussi des extraits de manifestations contre la suspension par des juges républicains de l’arrêt Roe VS Wade en juin 2022, qui avait permis à 13 États de rendre l’avortement illégal. Enfin il annonce vouloir continuer de défendre les droits de la communauté LGBTQ+ et de protéger la sécurité sociale. Les principales critiques venant de la droite visent son âge, sa politique migratoire jugée trop ouverte, la suppression de certaines libertés policières, et l’augmentation des taxes.

Les autres candidats démocrates annoncés sont Marianne Williamson, une autrice progressiste et l’avocat Robert F. Kennedy Jr. réputé pour ses combats environnementaux. Mais il est à noter que la dernière fois qu’un président sortant a perdu des primaires remonte à Lyndon Johnson en 1968 qui avait dû abandonner face à son manque de soutien suite à son rôle dans la guerre du Vietnam. Autant dire qu’avec sa stature de président, il faudrait un grand bouleversement pour empêcher Joe Biden d’être le candidat du parti.

Côté républicain, le suspense n’est pas important non plus même si Donald Trump a bien un challenger. Comme pressenti par les observateurs, le Floridien Ron DeSantis a lancé sa campagne le 25 mai. Il avait prévu un évènement en direct avec Elon Musk mais faisant face à des soucis techniques, il a dû se contenter de publier une vidéo plus sobre sur twitter. L’actuel gouverneur de Floride est notamment connu pour avoir banni les discussions concernant l’orientation sexuelle au sein des collèges et lycées, et pour avoir interdit l’avortement après 6 semaines de grossesses dans son État. Ancien allié de Trump qui lui avait permis de devenir gouverneur en 2018, De Santis est désormais le seul à exister dans les sondages face au favori malgré son retard de 20 points. La guerre médiatique entre les deux candidats est déjà sans pitié, et la tension devrait encore monter jusqu’aux primaires républicaines.

Donald Trump, lui, va tenter d’être le deuxième président de l’histoire des États-Unis à cumuler deux mandats non-consécutifs après Grevor Cleveland en 1892. Le candidat républicain revendique toujours d’avoir été volé lors des dernières élections, en blâmant principalement le système de vote à distance. L’ex-président ne cesse de critiquer l’actuel occupant de la maison blanche, n’hésitant pas mettre la guerre en Ukraine et la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan à sa charge. Durant son mandat, Donald Trump avait, lui, réussi à rencontrer Kim Jung Un à plusieurs reprises ce qui avait été considéré comme un exploit face à l’isolement politique du dictateur nord-coréen. Il revient avec un slogan similaire à celui de 2016, ‘Make America Great and Glorious Again’. Pour se faire, il se place à l’opposé de Joe Biden et défend une Amérique climatosceptique avec peu de taxes, peu d’immigration, et moins de soutiens aux minorités pour se concentrer sur la production nationale.

La tension monte peu à peu, et les primaires ne sont plus très loin. Rendez-vous en Août pour le premier débat républicains sur Fox News.