Avec Snake Eyes, le MDD présente l’œuvre de Charline von Heyl (°1960, Mayence) pour la première fois en Belgique. L’artiste allemande qui vit en Amérique est connue pour son approche innovante et radicale de la peinture abstraite depuis les années 1980. Ce n’est pas l’abstraction de la réalité qui nous entoure, mais bien les images qui prennent forme au gré de l’improvisation sur la toile qui sont au cœur de son art. Son œuvre est principalement le fruit de l’intuition : une couleur, un mouvement ou un état d’âme donne naissance à des compositions puissantes et équilibrées qui se prêtent à d’innombrables interprétations. Les clés de son œuvre ? La contemplation et l’imagination.

L’intitulé de l’exposition fait d’emblée référence au ton énigmatique des peintures de Von Heyl. Snake Eyes sous-tend l’idée d’un autre regard. Libre, ludique et subjectif. À l’image d’un animal, son travail doit être admiré sans mots. Dans le monde pictural de Von Heyl, les significations ne sont jamais univoques, les titres sont ambigus et les vérités ne sont pas gratuites. Avec sa peinture abstraite, Von Heyl entend transcender le langage verbal, laisser libre cours à l’imagination et, surtout, accueillir les émotions du spectateur. Ses peintures attirent l’œil et demandent du temps pour être analysées, décryptées et surtout « absorbées ». Elles nous laissent figés.

Avec mes peintures, j’essaie de prendre une longueur d’avance sur le langage. Ou mieux : sur l’utilisation de phrases. Je veux simplement que le spectateur aille au-delà des définitions, qu’il fasse une expérience personnelle et qu’il se laisse gagner par sa sensibilité. Devant mes œuvres, je veux que ses pensées et ses sentiments se confondent, qu’il regarde et pense en même temps.

(Charline von Heyl)